Le Bring Your Own Device (BYOD), ce n'est pas qu'une affaire technique. Ce mouvement de fond implique un contrôle des usages par des salariés assoiffés de liberté. Les DSI témoignent.
Aujourd'hui les tendances arrivent par les usages, alors qu'auparavant elles arrivaient par les nouvelles technologies, remarque Karine Brunet, directrice des lignes de services industrielles chez Steria. Le déploiement du BYOD dans l'entreprise implique une vision claire du schéma directeur des systèmes d'information et une transformation du patrimoine applicatif.»
«Le développement du BYOD dans l'entreprise est inéluctable et doit être accompagné» pour Guy Mamou-Mani, co-président de l'Entreprise de Services Numériques – le nouveau nom des SSII – groupe Open, et président du Syntec numérique. Lors de la table ronde du club de la Presse informatique-B2B du 20 février 2013 où une bonne part des témoins de cet article étaient présents, Guy Mamou-Mani a présenté le BYOD comme un «casse-tête, incontournable ?». Au-delà de la terminologie utilisée, le BYOD n'est pas qu'une mode, c'est un vrai mouvement de fond, qui impose de nouvelles problématiques à traiter.
Guy Mamou-Mani remarque : «30% du budget informatique des entreprises est dans les fonctions métier, hors DSI. Le BYOD pose la question de la gouvernance du système d'information. Il faut résoudre des problèmes technologiques, de sécurité et d'infrastructure. Au niveau technique, la gestion de la sécurité, de la disponibilité et de la performance est prioritaire si on veut ouvrir le système d'information aux appareils personnels, ce qui implique des modifications de procédures dans les règlements intérieurs.»
Ludovic Tassy, directeur informatique du groupe Alain Afflelou, et co-président de l'Agora des DSI, remarque : «Sur une centaine de DSI sondés, à peine vingt ont traité les éléments basiques du BYOD.»
G. Mamou-Mani poursuit : «C'est une erreur majeure que font certaines entreprises d'empêcher le BYOD, d'y résister ! Il faut l'encourager et le gérer. Le monde du travail doit s'y adapter, ce qui implique des réflexions à avoir au niveau de la gestion du temps de travail et donc de la législation.»