«Mon terminal mobile «perso» dans notre réseau d'entreprise» : le BYOD (Bring your own device) ne peut plus être considéré comme une dérive anarchique contrée par le DSI : c'est une réalité libertaire. D'accord ou non, le DSI doit s'adapter et se préparer à gérer l'inévitable.
Selon une étude de l'Economist Intelligence Unit commanditée par Juniper, le business entre dans l'âge de la croissance exponentielle. Là où on parlait de millions d'utilisateurs, d'équipements ou de transactions, on dépasse dorénavant les milliards. Quelques chiffres évocateurs de la situation : aujourd'hui, sur la planète on ne dénombre pas moins de 6 milliards d'abonnements téléphoniques mobiles, près de 5 milliards d'équipements connectés sur le Net et pour confirmer le succès universel du phénomène réseau social, on comptabilise près d'un milliard d'utilisateurs facebook.
Cette consumérisation de l'informatique passe, après les ordinateurs portables, par les tablettes et par les téléphones mobiles avec notamment de plus en plus de smartphones. Ce qui entraîne, entre autres, l'utilisation d'un nombre croissant d'applications mobiles en provenance de toutes sortes de «market places» dédiées. A l'origine de ce mouvement vers la consumérisation, on trouve bien souvent les Directions d'entreprises, charmées notamment par les iphones puis les ipad. Et très vite les gammes Apple n'ont plus été les seules à aguicher le personnel d'entreprise. Une concurrence féroce s'est développée sur le front du matériel grâce à l'arrivée d'autres systèmes d'exploitation, notamment Android et depuis peu, Windows 8 Surface, qui prétendent offrir des avantages similaires en termes de fonctions. En conséquence de nombreux équipementiers se sont lancés dans la bataille du «mobile» et notamment dans celle des tablettes. Ils proposent leur matériel souvent indifféremment sous l'un ou l'autre OS (Android/Windows) et misent sur l'appareil le plus ergonomique, petit, puissant Parmi les acteurs prépondérants de ce marché, on remarque les noms d'Asus, Dell, HP, Samsung, Sony pour n'en citer que quelques-uns.
Outre la problématique du périmètre professionnel envahi par le matériel grand public, le BYOD est également le grand sujet actuel avec le mélange «vie privée-quotidien professionnel» en apportant son propre matériel personnel pour travailler au bureau. Et là, les DSI, en accord ou pas avec cette tendance, n'ont plus le choix que de considérer avec le plus grand sérieux ce phénomène. Car la plupart du temps, dans les faits, les employés se servent effectivement de leur matériel personnel au bureau. Selon une étude réalisée par Cisco, Malgré le fait que la France, et d'une façon générale l'Europe, soit en retard, 50% des salariés français utilisent leurs périphériques mobiles personnels sur leur lieu de travail face en moyenne à 70% chez les américains ou les chinois, avec une moyenne de 2,3 appareils par salarié en France d'ici à 2014 (3,9 prévus aux US et 2,7 en Chine). Plus précisément en France, toujours selon cette étude, 42% des smartphones et 38% des ordinateurs portables utilisés dans le cadre professionnel appartiennent aux salariés à titre privé. Et ce n'est pas moins de 44% des responsables informatiques interrogés qui estiment que ce pourcentage va continuer à progresser