(AFP) – Le site d’information Reflets, poursuivi par le groupe Altice pour avoir publié des articles basés sur des documents volés par des pirates informatiques, peut les laisser en ligne mais n’a pas le droit d’en faire paraître d’autres, a estimé jeudi le tribunal de commerce de Nanterre.
“Nous ordonnons à la société Rebuild.sh (éditrice de Reflets, ndlr) de ne pas publier sur le site de son journal en ligne reflets.info de nouvelles informations” basées sur ces données piratées, conclut le tribunal dans une ordonnance rendue jeudi, dont l’AFP a eu connaissance. Pour autant, le tribunal souligne que Reflets “n’est pas l’auteur du piratage informatique subi par les sociétés du groupe Altice“. L’auteur en était le groupe de hackers Hive, qui avait piraté des documents internes d’Altice avant de les mettre en ligne en août sur le darkweb.
Dans ses articles, Reflets s’est donc basé sur des informations “déjà en ligne, même si elles ne sont accessibles qu’à un public restreint en raison du nécessaire recours à un logiciel spécifique“, a estimé le tribunal. Par conséquent, le retrait des articles déjà parus demandé par Altice n’est donc pas justifié, juge le tribunal.
Altice, le groupe du milliardaire Patrick Drahi, avait saisi le tribunal de commerce de Nanterre en urgence (référé) et l’audience avait eu lieu le 27 septembre. Le groupe demandait le retrait de quatre articles publiés par Reflets en septembre. Ces articles, qui ne divulguent pas de détails sur les sociétés d’Altice, évoquent le train de vie de Patrick Drahi, notamment ses déplacements en jet privé.