Le poids lourd de la signature électronique qui fête ses 20 ans cette année entend être reconnu au-delà de son métier historique. DocuSign a étendu son offre à la gestion de la contractualisation et la vérification d’identité. Une diversification d’activité à laquelle la filiale française n’est pas étrangère.
DocuSign a 20 ans cette année et affiche une santé florissante. Présent dans 140 pays, l’éditeur américain a réalisé, sur l’exercice fiscal 2023, un chiffre d’affaires de 2,5 milliards de dollars, en hausse de 19 %. DocuSign est définitivement associé à la signature électronique dont il est une référence.
La société revendique plus d’un milliard d’utilisateurs à travers le monde et plus d’un million de documents traités quotidiennement. Une notoriété à double tranchant. DocuSign aime à rappeler qu’il s’est émancipé de son métier historique et que son offre couvre toute la gestion de la contractualisation au-delà de la seule signature électronique.
DocuSign CLM, sa solution de gestion du cycle de vie des contrats (CLM, Contract lifecycle management) prend en charge, en amont, la génération du document, la phase de négociation et, en aval, le suivi contractuel et archivage. « Il s’agit, depuis un workflow, de tracer l’engagement contractuel des clients, des fournisseurs ou des collaborateurs », résume Frédéric Brousse, directeur général de DocuSign France.
DocuSign s’est aussi attelé à rendre la signature électronique la plus transparente possible en l’intégrant nativement dans les systèmes d’information de ses clients. Son offre s’interopère avec 400 applications tierces, des CRM, des ERP, des logiciels de paie, de gestion des RH ou des achats, dans les environnements SAP, Salesforce, Microsoft, Oracle ou Workday.
La France, deuxième pôle de R&D
Mû par cette stratégie de diversification de ses activités, DocuSign a aussi investi le champ de la gestion des identités. Fin avril, l’éditeur lançait une solution de vérification d’identité numérique basée sur l’intelligence artificielle. Le signataire se filme en selfie vidéo et l’IA vient confirmer que celui-ci « matche » avec la photo de sa pièce d’identité. DocuSign ID Verification for EU Qualified répond aux exigences d’une signature électronique qualifiée (QES) – le plus haut niveau de sécurité après la signature simple et avancé.
Ce n’est pas le seul apport de l’IA. Elle vient faciliter la gestion et l’analyse des contrats dans des entreprises qui signent chaque année des milliers de documents contractuels. « L’IA permet, par exemple, de remonter tous les contrats comprenant un délai de paiement à 30 jours fin de mois, dispensant au gestionnaire de passer des heures à les rechercher manuellement », illustre Frédéric Brousse. L’analyse des contrats passés permet, par ailleurs, d’automatiser la rédaction des contrats à venir.
La France n’est pas étrangère à ces innovations. Avec ses 160 collaborateurs, la filiale française est l’une des plus importantes du groupe. Les locaux parisiens hébergent le deuxième pôle R&D de l’éditeur après les Etats-Unis et pilotent l’activité de gestion des identités. Un choix logique pour Frédéric Brousse. « La France présente le niveau d’exigence le plus élevé en termes de confidentialité et de sécurité. »
DocuSign France a obtenu la certification et la qualification ANSSI et fait partie de la liste des Prestataires de Services de Confiance (PSCE). En Europe, l’éditeur dispose de ses propres datacenters situés en France, Allemagne et Pays Bas.
La bancassurance, secteur numéro un
Qui sont ses clients français ? Si la signature électronique concerne, par essence, tout type d’entreprise et tout secteur d’activité, les compagnies d’assurances et les établissements financiers arrivent en tête au regard du volume de liasses de documents qu’ils ont à faire signer. Viennent ensuite les opérateurs télécoms, les acteurs de la distribution et les administrations publiques.
La crise du Covid-19 a accéléré un mouvement initié il y a déjà plusieurs années. La gestion à distance des documents contractuels et la généralisation du télétravail n’ont fait que rendre plus légitime encore la signature électronique. « Il n’y aura pas de retour en arrière », prévient Frédéric Brousse.
La digitalisation des process est un facteur de productivité mais aussi d’attractivité et de rétention des talents. Selon l’étude Digital Maturity Report de DocuSign, « un tiers des cadres dirigeants français qui envisagent de quitter leur emploi le font parce qu’ils ne sont pas satisfaits par les systèmes et les outils qu’ils utilisent actuellement, et parce qu’ils souhaitent travailler pour des organisations à l’avant-garde du point de vue numérique. »
Xavier Biseul