La filiale numérique du groupe La Poste lance Docaposte Institute, un organisme de formation certifié Qualiopi. Objectif : devenir l’un des dix premiers organismes de formation spécialisés dans le numérique d’ici à 2030.
Pour enrayer la baisse continue du volume de courrier, la formation est clairement pour La Poste un axe de développement privilégié de sa stratégie de diversification de ses activités. Il y a un an, le groupe postal lançait l’Ecole de la data et de l’IA pour former des jeunes, des professionnels en voie de reconversion ou ses propres postiers aux métiers de la data science.
Cette fois, La Poste investit le marché de la formation professionnelle. Docaposte, sa branche numérique, a profité de Vivatech pour dévoiler Docaposte Institute, un institut de formation certifié Qualiopi qui se donne pour ambition de rentrer dans le top 10 des organismes de formation spécialisés dans le numérique d’ici à 2030.
Passer à une autre échelle
Pour atteindre cet objectif, Docaposte a quelques arguments à faire valoir. En rachetant un grand nombre de sociétés de conseil (Softeam, Thiqa, Eukles, etc.), la filiale a développé des compétences dans l’IA, le Cloud ou la cybersécurité. A l’instar de sa maison mère, Docaposte se positionne comme un acteur de confiance avec une certaine légitimité sur les sujets d’éthique et de réglementation, comme la conformité au RGPD.
Par ailleurs, Docaposte ne part pas de zéro. Depuis cinq ans, la société est déjà présente dans le domaine de l’ingénierie pédagogique à travers Softeam, l’ESN du groupe, ou l’accélérateur French IoT, avec plus de 100 000 heures de formation dispensées par an. Avec le lancement de Docaposte Institute, il s’agit de passer à une autre échelle en multipliant par dix ce volume à horizon 2030.
Un riche catalogue de formations sur le papier
Sur le papier, son catalogue de formations est particulièrement riche. Docaposte Institute dispense des formations sur les technologies (langages de programmation, architecture, IA et data, Cloud), les méthodologies (Lean management, agilité), l’innovation (Web3, IA générative) ou le numérique de confiance (sécurité, numérique responsable).
Tout logiquement, le nouvel organisme forme aux solutions de Docaposte dédiées à la gestion électronique de documents (GED), à la signature électronique ou au vote électronique. Plus original, il propose des prestations sur mesure comme la mise en place d’un rendez-vous innovation en entreprise permettant chaque semaine ou chaque mois d’aborder un nouveau thème.
Une escouade de près de 700 formateurs
Présent sur tout le territoire (dont Paris, Bordeaux, Nantes, Sophia Antipolis), Docaposte Institute s’appuie sur quelque 680 formateurs référencés, qu’il s’agisse d’experts internes, d’indépendants ou issus d’organismes ultraspécialisés. « Pour compléter notre offre, nous allons annoncer d’ici à la fin de l’année de nouveaux partenariats avec des instituts de formation », précise Vanessa Chocteau, sa directrice générale.
Formation en présentiel, e-learning, mode hybride (blended learning), classe virtuelle, micro-learning, mobile learning…. Docaposte Institute propose tous les formats possibles. « La crise sanitaire a changé les ratios entre présentiel et distanciel. 60 à 70 % des sessions se tiennent en classe virtuelle », observe Vanessa Chocteau. L’institut s’inspire aussi des innovations pédagogiques des EdTechs comme l’adaptive learning qui consiste à personnaliser le contenu d’une formation en fonction du profil de l’apprenant.
En termes de marché, Docaposte vise prioritairement les ETI et grands comptes de la bancassurance, du secteur public, de l’industrie ou du secteur des services qu’elle accompagne déjà dans leur transformation numérique. Autre cible, « les ESN qui sont dans une logique de développement des compétences de leurs consultants », poursuit Vanessa Chocteau.
Par ailleurs, Docaposte Institute compte toucher les TPE et PME du secteur des services financiers et conseil. 52 formations à son catalogue sont éligibles à l’Opco (opérateur de compétences) Altas dont elles dépendent. Dans le cadre de reconversions professionnelles, ces formations peuvent être financées par cet Opco et Pôle emploi via les dispositifs POEC et POEI.
Xavier Biseul