La filiale du groupe La Poste a mis la main sur la PME varoise dont l’offre et le réseau de distribution manquaient à sa stratégie numérique.
« Notre société n’avait pas vocation à être vendue », assure Frédéric Sastrel, PDG d’Eukles, éditeur de GED créé en 2009 et basé à Lorgues, dans l’arrière-pays varois. Et pourtant, quelques mois de tractations auront permis à Docapost d’absorber officiellement la PME le 10 janvier dernier pour un montant tenu secret. Pourquoi un tel engouement pour Eukles ? « Cette acquisition nous positionne comme un acteur majeur de la dématérialisation pour le mass market, en combinant la solution de GED d’Eukles et l’intégration de nos offres », explique dans un communiqué Olivier Vallet, pdg de Docapost.
Mais ce n’est pas uniquement la gestion documentaire qui a poussé la filiale de La Poste à mener cette opération. Les multiples expertises d’Eukles ont vraisemblablement aiguisé son appétit. L’éditeur du sud-est est par exemple le concepteur de la borne e-DocuBank, fabriquée et commercialisé par Toshiba, ou de Titan, une appliance à mi-chemin entre le coffre-fort électronique et le disque dur assurant une traçabilité des documents, mais surtout de Resopost, une solution automatisée de gestion et de classement des courriers dématérialisés entrants et sortants. Les échanges sont chiffrés de bout en bout, puis conservés dans le module d’archivage électronique de l’application. Resopost a été conçu pour fonctionner automatiquement et fournir les preuves de réception et de consultation des courriers, avec à la clé plus de 90 % d’économie sur les frais postaux, expliquait en 2017 Frédéric Sastrel. On comprend mieux alors l’intérêt de Docapost pour une telle solution.
De l’indirect pour Docapost
Le mode de distribution indirect d’Eukles, ses 235 distributeurs, principalement des bureauticiens, ses 2 000 clients et ses 25 000 utilisateurs finaux ont également pesé dans la balance. Si elle conserve son nom, sa localisation et ses équipes, Eukles appartient désormais à la BU Maileva, filiale de Docapost. La solution Resopost est notamment en train d’être couplée aux solutions d’éditique de Maileva de telle sorte que les entreprises seront en mesure d’envoyer leur courrier directement depuis leurs locaux. « Ce mariage est une synergie que nous ne regrettons pas. Nous demeurons totalement indépendants mais nous avons des objectifs à tenir, passer d’un peu plus de 3 millions d’euros de CA en 2017 à environ 5,5 millions en 2018 », indique Frédéric Sastrel.