Original dans son positionnement, le groupe de distribution et de services IT affiche une croissante insolente à deux chiffres. Avec son offre de gestion de poste de travail à la demande, SCC France répond à la demande d’agilité des entreprises tout en réduisant leur empreinte carbone.
Sur le marché des ESN, SCC France n’a pas la notoriété d’un Atos ou d’un Sopra Steria. Pourtant, la principale filiale du groupe britannique éponyme les devance en se hissant à la deuxième place du dernier classement des ESN et des ICT (Ingénierie et conseil en -technologies) établi par Numeum et KPMG avec 2,01 milliards de chiffre d’affaires et une croissance de 11%. Seul, Capgemini, le leader hexagonal incontesté, fait mieux.
Original dans son positionnement, SCC France ne propose pas de prestations de développement ou de tierce maintenance applicative (TMA) comme ces ESN “traditionnelles”. A la fois distributeur et intégrateur de solutions informatiques, le prestataire propose, entre autres, des services de financement ou de recyclage. En cela, il se rapproche d’Econocom (1,34 milliard d’euros de chiffre d’affaires) et de Computacenter France (630 millions d’euros), respectivement 7ème et 13ème du même classement Numeum/KPMG.
A fin mars, SCC devrait afficher 440 millions d’euros de revenus supplémentaires, soit une croissance de l’ordre de 22 %.
Son PDG, Didier Lejeune, se dit confiant pour l’exercice fiscal en cours qui se clôt fin mars. “En dix mois, nous avons déjà dépassé le chiffre d’affaires de l’an dernier”. Sur l’ensemble de l’exercice, l’ESN devrait générer 440 millions d’euros de revenus supplémentaires, soit une croissance de l’ordre de 22 %. Le plan stratégique UpSCCale 2025, qui prévoit d’accélérer le développement commercial, devrait lui permettre de poursuivre sur cette belle dynamique jusqu’en 2025, l’année des 50 ans du groupe.
Travail hybride et RSE
L’activité de SCC, qui revendique 6 000 clients en France, se répartit en trois grands marchés : les logiciels, les datacenters et le workspace. Délaissé par les ESN traditionnelles, ce dernier segment porte sur la gestion du poste de travail et les services associés comme le support ou l’infogérance. En hausse 18 %, il représente, à lui seul, la moitié des revenus.
Son offre de DaaS ou Device as a Service, répond aux souhaits des entreprises de dimensionner leur parc matériel en fonction de leurs besoins réels. Il s’agit, dans un monde post-Covid, de répondre à l’organisation du travail en mode hybride, associant télétravail et collaboration sur site, exige.
Le DaaS entre, par ailleurs, en résonance avec les engagements RSE des entreprises. Pour réduire leur empreinte carbone, elles peuvent allonger la durée de vie de leurs équipements ou assurer leur réemploi. SCC France a créé sa propre société de recyclage, Recyclea. Basée à Montluçon, cette entreprise adaptée emploie 75 % personnes en situation de handicap.
Pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre (GES), SCC France optimise, par ailleurs, les temps de transport ou recourt à un packaging recyclé dans son centre d’intégration et de logistique à Lieusaint. SCC France a décroché la certification platinum d’Ecovadis. Ce qui la place parmi les 1 % des entreprises les plus vertueuses en matière de RSE sur son segment de marché.
“Si cela fait dix ans que des critères RSE ont été introduits dans les appels d’offres, ils prennent aujourd’hui une importance accrue“, note Didier Lejeune. Le cadre réglementaire incite aussi à la sobriété. La loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (Agec) contraint ainsi les acteurs publics à consacrer au moins 20% de leur budget à des achats de produits de seconde main.
La pénurie de compétences, “le problème numéro un”
La deuxième activité phare de SCC France porte sur les datacenters. Là encore, l’ESN entend répondre aux besoins de flexibilité de ses clients en proposant des environnements hybrides et multicloud. Elle propose une offre d’Infrastructure As a Service baptisée Smart POD by SCC. La société développe aussi une démarche FinOps pour assurer la maîtrise des coûts.
Seule ombre au tableau, SCC France est confrontée, comme les autres ESN, à une pénurie de compétences. “C’est mon problème numéro un”, déplore Didier Lejeune qui indique rechercher actuellement 180 personnes sur des contrats déjà signés.
Cette année, le prévisionnel de recrutement devrait osciller entre 400 ou 500 embauches, contre 300 en 2022. “Le système éducatif français ne produisant pas assez d’ingénieurs et de techniciens” selon Didier Lejeune, SCC France a créé sa propre école de formation, SCC Expertise Academy, et prévoit de monter aussi une école dédiée aux métiers de la vente. Par ailleurs, la société emploie 150 alternants.
Xavier Biseul