Par Edouard Beaucourt, Directeur France & Europe du Sud, Tableau
Qu’il s’agisse de montrer des mesures financières décisives ou d’alerter des collègues sur les performances des activités de l’entreprise, tous les directeurs financiers ont une vision à communiquer, notamment en cette période de début d’année qui nécessite un reporting sur l’année passée et des prédictions pour l’année à venir. Dans cette optique, la collaboration avec les autres services est considérée comme une priorité par 70 % des directeurs financiers*. Aujourd’hui, ils doivent donc plus que jamais communiquer efficacement et obtenir rapidement l’accord des parties prenantes pour les décisions métier. De ce fait, la « mise en récit » des données apparaît comme l’une des méthodes les plus pertinentes. Mais quel est le secret d’une mise en récit réussie ?
Ne pas redouter l’utilisation des données pour partager sa vision Il incombe au directeur financier de définir une stratégie et de donner des orientations en matière de ressources. Arriver à faire parler les données rend les personnes plus convaincantes et les interlocuteurs se concentrent sur la teneur essentielle du message et, donc, sur ce qui est important.
Ne pas submerger ses collègues de trop d’information Il est essentiel de ne pas surcharger d’informations sorties de leur contexte les personnes qui ne travaillent pas dans la finance. Pour intéresser son audience, il est important de mettre l’accent sur l’histoire que peuvent raconter ses données. Les histoires permettent de donner vie aux faits. Elles peuvent aider à donner du sens à un ensemble disparate de faits. Elles facilitent la mémorisation des points essentiels et permettent d’avoir une image claire de l’avenir. Les histoires favorisent également l’interactivité : l’audience s’implique davantage et peut s’identifier à la situation. Un bon récit devra reposer sur diverses questions : « quoi ? » ( les faits et les données), mais aussi « qui ? », « comment ? », « pourquoi ? » et, ce qui manque souvent, « et alors ? ». Ce sont ces éléments de l’histoire qui rendront les données pertinentes et tangibles.
Elaborer une analyse avec un schéma narratif Lors de la création d’une histoire riche en données, il faut d’abord savoir ce que l’on va raconter. Qui sont les personnages ? Quels sont les obstacles à surmonter ? Que peut-on attendre de son audience à la fin de l’histoire ? Pour le savoir, il faut commencer par analyser les données et exposer ses découvertes, en utilisant des outils de visualisation de données pour accélérer et aller plus loin dans l’analyse. Chacun sera ainsi davantage en mesure d’examiner ses données de manière plus précise et plus pertinente. Il faudra ensuite créer un storyboard qui représente la structure et la forme de son histoire. Cela aidera à réfléchir aux meilleures analogies ou métaphores, à définir clairement le défi ou l’opportunité et à déterminer le déroulement du récit et les transitions nécessaires. Le storyboard permet également de mettre l’accent sur les éléments visuels les plus importants, ceux dont on souhaite que les dirigeants se souviennent. Il est important de n’utiliser qu’un nombre restreint de diapositives. Si des détails supplémentaires sont nécessaires, il est préférable de les fournir dans un document annexe.
Etre sincère… Et l’histoire coulera de source Pour mieux capter l’attention de ses interlocuteurs, il est important de se demander comment rendre un fait lié aux données plus personnel et qui interpelle davantage. Pour que les données soient marquantes, il est possible de les associer à une métaphore ou à une anecdote. Il faudra d’abord développer son histoire avec des données puis présenter les données et les faits sur lesquels repose le raisonnement. Ensuite, ces données pourront être complétées avec des données qualitatives.
Parier sur le visuel, tout comme un réalisateur Les symboles, les graphiques et les images sont des outils de communication efficaces. Un élément visuel bien choisi et bien conçu transmet le message instantanément. En revanche, les tables de données ou de nombres ne sont pas toujours faciles à interpréter pour ceux qui n’ont pas l’habitude des feuilles de calcul. Il faut donc créer des analyses, tableaux et graphiques visuels bien conçus. Cela s’applique en particulier lorsque l’on doit présenter des faits et des données qui ne constituent pas de bonnes nouvelles pour ceux qui écoutent. Par exemple, si l’on doit communiquer des informations sur un concurrent qui connaît une croissance rapide, une image montrant un prédateur sur la piste de sa proie peut être plus efficace qu’un tableau de chiffres en berne. L’image visuelle permet de prendre conscience du problème et du danger imminent. C’est également un bon point de départ pour faire avancer la discussion.
Ne pas se compliquer la vie, ni celle de son audience La mise en récit facilite la communication. Les interlocuteurs se souviendront de la teneur essentielle du message et pourront agir en conséquence. Toutefois, la mise en récit doit être simple et directe. Il est certes possible de regrouper plusieurs histoires dans la même présentation, mais il ne faut surtout pas oublier que le cerveau humain ne peut généralement pas retenir plus de trois à cinq concepts ou faits majeurs. Il est donc important d’essayer de se limiter à deux ou trois questions essentielles et de les présenter d’une manière qui fasse écho auprès de l’auditoire.
*Etude Adaptive Insights, CFO Indicator – Q4 2015 Report
Edouard Beaucourt
Edouard Beaucourt a rejoint Tableau en 2013 en tant que directeur commercial Grandes entreprises. Depuis 2015, il occupe le poste de Directeur Régional France et Europe du Sud et est à la tête du bureau de Paris. Auparavant, il occupait le poste de responsable commercial territorial du secteur des outils d’analyses professionnels chez IBM. Il a également travaillé au service commercial de Clarity Systems, Microsoft et Hyperion Solutions.