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Difficultés de recrutement dans les datacenters : les solutions d’Equinix France

Datacenter Equinix PA2 et PA3 à St Denis

L’industrie des datacenters est confrontée, comme les autres secteurs de l’IT, à une pénurie de talents qui rend difficile le recrutement de personnel qualifié pour répondre à sa croissance. La méconnaissance de cette industrie par le grand public renforce le manque d’intérêt des candidats. Equinix a mis en place un certain nombre d’initiatives pour remédier à ce problème. Explications avec Nicolas Buono, directeur des opérations chez Equinix France.

 

Solutions Numériques/Emploi Numérique : Quelles solutions avez-vous trouvées pour attirer les talents ?

Nicolas Buono : Nous avons beaucoup développé la partie « stagiaires ». Depuis une dizaine d’années, nous travaillons avec des universités et notamment celle de Villetaneuse avec laquelle nous avons créé des partenariats. En dix ans, nous avons accueilli une soixantaine de stagiaires de l’IUT de Villetaneuse dans le cadre de son Bachelor Universitaire de Technologie en informatique industrielle. Sur ce nombre, nous en avons recruté plus de 40.

Fin 2022, nous avons par ailleurs commencé des programmes d’apprentissage. Très longtemps confidentiel en France, l’apprentissage décolle aujourd’hui. Nous avons signé notre premier partenariat avec le même IUT et nous comptons actuellement 8 apprentis et 5 autres prévus d’ici la fin de l’année. Nous considérons en effet l’apprentissage comme véritablement complémentaire de la partie « stagiaires » pour donner des opportunités à des étudiants de nous rejoindre par cette voie très « pratique ».

Nicolas Buono, directeur des opérations Equinix

“Très longtemps confidentiel en France, l’apprentissage décolle aujourd’hui.”

 

 

Pour quels postes recrutez-vous essentiellement ?

Nous recherchons surtout des techniciens et techniciennes d’exploitation de datacenter, qui vont travailler sur des systèmes électriques et sur des systèmes de câblage. Ce sont des métiers très polyvalents pour lesquels les personnes doivent posséder à la fois des compétences en électricité, en câblage réseau mais également la capacité d’interagir en direct avec les clients. Ce qui caractérise en effet les datacenters, c’est que nos clients viennent dans nos établissements 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 pour installer leurs équipements informatiques et effectuer leur maintenance. Nos techniciens et techniciennes sont donc susceptibles d’être en interaction avec eux, par écran interposé mais également sur site. Nos équipes doivent également assurer la maintenance du bâtiment dans son ensemble. Cela peut être la distribution d’électricité, la climatisation, la protection incendie, le contrôle d’accès, l’anti-intrusion, la vidéosurveillance…

 

Que mettez-vous en avant dans votre marque employeur pour attirer et retenir les talents ?

D’abord cette polyvalence. Quelqu’un qui nous rejoint aujourd’hui, que ce soit en tant que technicien ou qu’ingénieur, rallie une industrie dans laquelle il existe une multitude de métiers. Et nous facilitons les passerelles entre ces différents métiers en formant nos collaborateurs. Un ingénieur en électricité peut tout à fait évoluer vers un poste de management ou encore de chefferie de projet pour développer des infrastructures du site.

“Nous facilitons les passerelles entre les différents métiers en formant nos collaborateurs.”

C’est important car il n’existe pas de référentiel académique « datacenter » et on doit donc former les nouveaux arrivants à nos métiers. Cette formation dure tout au long de leur carrière chez nous, l’innovation dans cette industrie étant permanente. Cette capacité d’apprentissage constant leur permet d’évoluer chez nous, de saisir de nouvelles opportunités en interne, mais augmente également leur employabilité.

Depuis plusieurs années, nous travaillons aussi beaucoup sur la qualité de vie au travail, le bien-être et l’inclusion. Nous essayons de recruter une grande diversité de profils : diversité académique, d’expérience professionnelle, entre juniors et séniors, hommes-femmes. En 2022, sur toutes les embauches effectuées aux opérations, nous avons recruté 23 % de femmes, ce qui est énorme dans notre domaine industriel et dénote un effort très important pour rendre la filière des datacenters, et celle de l’industrie en général, attractive auprès des femmes.

Equinix a inscrit dans sa stratégie européenne l’inclusion et le bien-être au travail et nous allons former à ces valeurs nos quelque 300 managers de nos opérations en Europe, afin qu’ils les appliquent dans tous nos datacenters européens. Nous pensons que nos salariés ont une vraie capacité de communiquer auprès du marché sur ce qui se passe chez nous. Donc, si nous investissons sur leur bien-être et sur l’inclusion et la diversité, ils en parleront autour d’eux, et cela va nous aider en termes de recrutement. Equinix France a été élu Best Workplace 2023 par l’Institut Great Place to Work dans la catégorie des entreprises de 250 à 1 000 salariés.

“Nos salariés ont une vraie capacité de communiquer auprès du marché sur ce qui se passe chez nous et cela va nous aider en termes de recrutement.”

Hors circuit académique « classique », quels profils ciblez-vous ?

Nous embauchons beaucoup de personnes en reconversion. Ce qui nous intéresse, c’est dans quelles industries pouvant avoir des similitudes avec la nôtre elles ont exercé. Typiquement, ce sont des profils ayant travaillé dans le nucléaire, dans la santé, dans l’armée… Et dans ce cas, ce n’est pas le diplôme qui compte mais l’expérience, les challenges et les crises auxquels elles ont été confrontées qui vont nous apporter énormément de valeur. Equinix a par ailleurs lancé un programme de reconversion pour les anciens athlètes. Ils nous intéressent pour l’état d’esprit, pour les challenges et les contraintes qu’ils ont eu à gérer, pour l’esprit d’équipe qu’ils ont eu à développer, pour l’esprit de la performance…

 

Patricia Dreidemy