Le leader mondial des datacenters perd brutalement le dirigant qui l’a fait monter aux sommets, pour un “mauvais jugement à l’égard d’un employé”.
Equinix a publié un communiqué officiel le 25 janvier pour annoncer la démission brutale et mystérieuse de son CEO. L’entreprise compte 150 datacenters dans le monde avec 6000 employés et un CA de 1,152 milliard de dollars au 3e trimestre 2017, en hausse de 25% par rapport au troisième trimestre 2016, a annoncé la société en novembre 2017.
L’artisan de cette réussite, entré chez Equinix il y a 10 ans, Steven Smith, a annoncé son départ immédiat. « Il a pris la difficile décision de démissionner après avoir exercé un mauvais jugement à l’égard d’un (e ) employé (e).( ‘after exercising poor judgment with respect to an employee ).» se contente de préciser le communiqué officiel. Pas d’autre détail et aucune plainte n’aurait été déposée. Ce mystère provoque des commentaires sur les forums de sites d’information américains. Le dirigeant aurait-il couvert les agissements de harcèlement d’un cadre supérieur? Aurait-il été harceleur lui-même…?
Le chairman, Peter Van Camp, a été nommé CEO par intérim. A des postes de direction depuis 2000, il a avait travaillé auparavant chez UUnet-MCI-Wordlcom.
Equinix reconnaît le succès de Steven Smith
Le communiqué d’Equinix précise que ce départ ne cache aucun grief sur les perfomances d’Equinix : « Le conseil d’administration reconnaît les nombreuses contributions que Steve a apportées au cours des onze dernières années pour atteindre la position mondiale, et le leadership dont l’entreprise jouit aujourd’hui » et Peter Van Camp précise : “Je tiens également à souligner que cette mesure n’est pas liée à la performance opérationnelle ou à la situation financière de la société, qui restent solide. Le conseil d’administration et l’équipe de direction demeurent pleinement engagés envers la stratégie.”
A la tête d’Equinix depuis 2007
Diplomé de Westpoint, Steven Smith dirigeait Equinix depuis 2007, après avoir été à la tête de HP Services /Hewlett-Packard, et auparavant chez Electronic Data Systems pendant 16 ans. Il siège actuellement aux conseils d’administration de NetApp et de F5 Networks. La rémunération annuelle chez Equinix de S. Smith était d’environ 12 millions de dollars en grande partie constituée du revenu des actions.
Les actions d’Equinix ont brièvement plongé de 3% les premières 24H après l’annonce puis ont remonté de 14 %.
Joel Pascal