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Déconnecter en vacances : mission (quasi) impossible pour les entrepreneurs

en vacances

« Les vacances connectées des entrepreneurs. Vacances, vie de famille, moments personnels : libertés et contraintes de la vie d’entrepreneur » : cette étude, menée par l’organisme de données statistiques Flashs pour la plateforme de ressources et de conseils en numérique Digitiz.fr, montre que la vie d’entrepreneur est loin d’être un long fleuve tranquille…

A l’heure des vacances d’été, plus de 1 200 dirigeants d’entreprises et indépendants éclairent dans cette enquête la manière dont ils abordent leurs congés, la difficulté, voire l’impossibilité à déconnecter et, plus généralement, l’impact de leur statut sur leur vie familiale et de couple.

Loïc Frissard
Loïc Frissard, fondateur de Digitiz

« Nous avons mené cette étude pour comprendre comment les entrepreneurs gèrent leurs vacances et leur connexion au travail. Nous voulions évaluer l’impact du statut professionnel sur leur capacité à se déconnecter réellement, malgré la pression de rester en contact avec leur activité »,  explique à Solutions numériques et cybersécurité Loïc Frissard, fondateur de Digitiz.

L’enquête met d’ailleurs en lumière les défis personnels et professionnels spécifiques rencontrés par ces professionnels, comme la solitude ressentie et les compromis dans leur vie personnelle. « En comprenant mieux ces dynamiques, nous espérons fournir des insights pour améliorer le bien-être au travail, favorisant ainsi une gestion plus efficace du temps de repos et une véritable déconnexion », ajoute-t-il.

Selon les résultats de l’enquête, dirigeants d’entreprises et indépendants s’accordent plus volontiers des pauses estivales et de fin d’année, et beaucoup plus rarement en dehors de ces périodes. 68% prennent des vacances durant la saison estivale et 58% lors des fêtes de fin d’année. En revanche, moins d’un sur trois (28 %) fait un break au printemps et à peine plus d’un sur cinq (22 %) à la Toussaint.

L’ordinateur dans les bagages

Cependant, l’ordinateur n’est jamais loin et partir en vacances ne signifie pas couper complètement le cordon ombilical avec le travail, bien au contraire. D’après l’étude, 85 % des entrepreneurs emportent leur ordinateur dans leur valise, dont 56 % systématiquement. « Nous n’avons pas spécifiquement enquêté sur l’usage précis de l’ordinateur en vacances. Pendant la collecte des données, nous avons précisé aux répondants que nous considérions les vacances, pour cette étude, comme une vraie période de repos, distincte des déplacements professionnels ou des voyages de « digital nomades, précise le fondateur de Digitiz. Le fait que 80% des répondants déclarent maintenir leurs notifications de mails activées pendant leurs vacances suggère une intention probable de consulter voire de répondre aux e-mails pendant cette période de repos ».

L’étude note des différences marquantes. « La différence se manifeste clairement lorsqu’on examine le chiffre d’affaires des entreprises. Plus il est élevé, plus les entrepreneurs sont enclins à emporter leur ordinateur en vacances, probablement en raison des enjeux professionnels significatifs impliqués. Ainsi, 65% d’entre eux glissent systématiquement leur ordinateur dans leur valise lorsque leur chiffre d’affaires dépasse 3000 euros, tandis que ce chiffre baisse à 48% pour ceux dont le chiffre d’affaires est inférieur à 1300 euros, souligne Loïc Frissard. En ce qui concerne l’âge, ce sont les 18-24 ans qui sont les plus nombreux à emporter leur ordinateur (63 %), comparé à seulement 49% parmi les plus de 50 ans. Cette disparité pourrait refléter l’importance de l’expérience chez les plus âgés, qui peut aussi conduire à une meilleure gestion de la déconnexion pendant les congés ».

La pression professionnelle toujours présente

La très grande majorité des entrepreneurs maintiennent leurs notifications de courriels professionnels activées lorsqu’ils sont en vacances, quand bien même cela les dérange. 8 sur 10 ne veulent pas rater un courriel lié à leur activité durant leurs congés. Parmi eux, plus des deux tiers (70 %) disent que ces notifications sont de nature à les déranger. Des sentiments quelque peu contradictoires. 16 % estiment qu’ils devraient les désactiver mais 44% jugent plus important de les recevoir.

« L’écart entre ceux qui estiment qu’ils devraient désactiver ces notifications et ceux qui jugent plus important de les maintenir peut être attribué à plusieurs facteurs, avance Loïc Frissard  : la pression professionnelle pour rester informé et réactif, la peur de manquer des opportunités ou des urgences, ainsi que l’habitude voire la dépendance à la connexion permanente au travail. D’ailleurs, la généralisation du télétravail pousse aussi à toujours rester connecté aux outils numériques ».

 

Patricia Dreidemy

 

* Enquête réalisée par Flashs pour Digitiz du 25 mai au 3 juin 2024 par questionnaire autoadministré auprès d’un panel Selvitys de 1 204 dirigeants d’entreprises et freelances âgés de 18 ans et plus, représentatif de ces catégories socio-professionnelles.