Data4 fêtait ce jeudi 22 juin ses 10 ans sur son campus de Paris-Saclay, un espace de 110 hectares situé au sud de Paris, dans l’Essonne. L’opérateur européen de datacenters organisait son anniversaire sur le thème d’ “une après-midi en 2025”.
La presse était conviée aux côtés des clients et partenaires de l’opérateur. Sous un soleil de plomb, au milieu des espaces verts – entre jardins entretenus et prairies sauvages où ont été installées des ruches – de vastes tentes accueillaient conférences et démonstrations de solutions innovantes en rapport avec le datacenter et le Cloud.
La plus grande réserve foncière d’Europe
Le directeur général de Data4, Olivier Micheli, voulait d’abord “fêter les 10 ans de la société, une étape importante, avec tout notre écosystème”. Il souhaitait également “inaugurer ce lieu qui, d’un site industriel traditionnel, s’est transformé en campus numérique”. Le premier datacenter de l’opérateur est sorti de terre début 2007, la France étant le porte-drapeau de l’entreprise qui s’est développée, depuis 2013, au Luxembourg et en Italie.
En une dizaine d’années, Data4 a ainsi construit quatorze datacenters, soit un tous les dix mois. Le directeur général met en avant les 20 % de croissance par an, et ses réserves foncières en Europe. 110 hectares à Paris-Saclay où sont implantés huit datacenters, un neuvième étant en construction (et onze autres encore possibles), 10 hectares à Milan, avec trois datacenters et une capacité de construction de dix autres. Trois autres encore au Luxembourg et 3000 m2 uniquement dédiés à la surface IT actuellement. Ce qui représente bien la force de l’opérateur, “de grands terrains de jeu évolutifs et la puissance électrique associée”, résumée par ce terme anglo-saxon : la “scalability”.
Un radiateur numérique qui mêle calculs complexes et chaleur
Parmi les solutions présentées sur place pour cette après-midi de fête, symboles d’un campus moderne ouvert aux innovations, le système de calcul haute performance (high performance computing) en mode Cloud de la startup Qarnot. Les clients de Data4 peuvent envoyer des données à traiter vers ce Cloud via un simple lien fibre privé et dédié, directement connecté au Q-NODE, le système intelligent de la startup qui permet de répartir le calcul vers des racks industriels HPC hébergés chez l’opérateur, des radiateurs hébergés chez les habitants et des Cloud tiers (AWS, Azure, Google, OVH). Une plateforme d’administration (accessible via une API) est mise à disposition du client afin de piloter et superviser l’ensemble des calculs envoyés vers le Cloud Qarnot.
Un PC pour gamers dans le Cloud
Une autre start-up, Blade, qui vient de lever la somme record de 51 millions d’euros, présentait Shadow, un boîtier qui permet aux joueurs de tirer parti de la puissance des ressources du datacenter, peu importe alors celle de leur équipement personnel, tablette, mobile ou ordinateur classique. La machine complète, à distance, permet d’offrir une latence la plus faible possible ainsi qu’une image de très bonne qualité. La solution est proposée sur abonnement, à partir de 30 euros par mois pour un engagement d’un an. L’accès peut aussi se réaliser depuis un simple client : Windows, OS X (Mac), Android, et bientôt client iOS (iPhone et iPad).
Un raccordement électrique haute tension
Autre solution, le datacenter “prêt à l’emploi” de Schneider Electric; qui en profitait pour présenter son réseau électrique de 2 x 100MW haute tension qui raccorde dorénavant le campus de Data4 et fait de ce dernier le plus puissant d’Europe.
Captain DC surveille les centres de données
Dans le datacenter numéro 7 du campus, construit en 2012, Econocom faisait, lui, la démonstration de Captain DC, son robot de monitoring et de surveillance des datacenters. Avec ses nombreux capteurs, il remonte les alertes visuelles, sonores, hygrométriques et thermiques. Nous vous l’avions présenté en tout début d’année.
Un 9ème datacenter qui ouvrira en septembre
Sur le campus, le nouveau datacenter de Data4 encore en construction, de 3,6 MW, promet un PUE (indicateur mesurant l’efficacité énergétique d’un datacenter) de 1,25 à pleine charge, contre un PUE moyen en France de 1,8 soutient l’opérateur. Il sera équipé de deux plateaux de 1000 m2, de plain-pied, exploitables chacun. Son dispositif de refroidissement sur les 1100 racks des salles se veut innovant et triple, par injection de l’air ambiant extérieur, par un mélange air chaud des serveurs et air externe, ou via un groupe froid quand il fait très chaud. Quand au dispositif d’extinction du feu, il abandonne l’azote pour le brouillard d’eau, ressource plus disponible et plus pratique. Datacenter” next generation”, sa construction ne prendra que 7 mois contre 10 pour les modèles antérieurs.