“Expert en cybersécurité ou cybercriminel : et vous, quelle voie allez-vous choisir ?”, tel est le slogan interrogatif de la campagne de prévention qu’Europol est en train de mener. Il s’agit pour l’office européen de police de détourner les plus jeunes d’une carrière dans le cybercrime pour les orienter vers une carrière plus vertueuse dans la technologie.
Europol a en effet fort à faire avec les jeunes hackers. Dernier événement en date, le 12 décembre, il annonçait qu’avec le soutien des forces de l’ordre de 13 pays (Australie, Belgique, France, Hongrie, Lituanie, Pays-Bas, Norvège, Portugal, Roumanie, Espagne, Suède, Royaume-Uni et Etats-Unis) il avait mené une action coordonnée ayant abouti à l’arrestation de 34 individus et l’audition de 101 suspects dans le cadre d’attaques DDoS, notamment contre des infrastructures et des systèmes d’informations sensibles en Europe. Au delà du nombre d’arrestations, ce qui est frappant, c’est l’âge des suspects qui sont principalement des jeunes adultes de moins de 20 ans.
Promouvoir des alternatives
Un vrai sujet d’inquiétude pour Europol, qui a mené une étude sur le sujet pour comprendre les voies qui mènent certains jeunes à la cybercriminalité. Le rapport souligne la nécessité de mettre au point des stratégies efficaces de prévention et d’intervention ainsi que l’importance de promouvoir des alternatives et des moyens positifs (et juridiques) de canaliser les jeunes talents vers des carrières dans les secteurs de la technologie et de la sécurité. Parmi ses recommandations finales, le rapport indique : “Des campagnes publicitaires nationales (médias traditionnels et numériques) devraient mettre en évidence les graves conséquences du piratage informatique chez les jeunes. Des ressources en ligne devraient être mises à la disposition des parents, des enseignants et des jeunes pour les informer et les éduquer“.
Steven Wilson, directeur du Centre européen de cybercriminalité d’Europol (EC3), explique : “La génération d’aujourd’hui est plus proche que jamais de la technologie, avec le potentiel d’accroître la menace de la cybercriminalité. De nombreux adeptes de l’informatique s’impliquent très tôt dans des activités de cybercriminalité de faible envergure, ignorant les conséquences de tels crimes. L’une des principales priorités de l’application de la loi devrait être de s’engager auprès de ces jeunes pour les empêcher de poursuivre une voie criminelle, les aidant à comprendre comment ils peuvent utiliser leurs compétences à des fins plus constructives.”