Cybercrime Atlas aura pour principe de cartographier la cybercriminalité et de fédérer des acteurs mondiaux pour lutter contre les cybermenaces et dresser un panorama des modes opératoires, structures et réseaux des cybercriminels
Annoncé ce mois-ci à Davos, lors de la convention annuelle du Forum Économique Mondial, Cybercrime Atlas est une initiative conjointe entre Banco Santander, Fortinet, Microsoft et PayPal. Actuellement hébergé par le Forum, il a pour vocation d’apporter aux entreprises, aux forces de l’ordre et aux autorités gouvernementales une visibilité inédite sur les cybercriminels, au sein même de leurs écosystèmes et leurs infrastructures, afin de les traquer et les combattre à l’échelle mondiale. “Compte tenu de la nature mondiale des cybermenaces, les partenariats entre public et privé deviennent une arme pour combattre la cybercriminalité. Les entreprises doivent regarder au-delà de leur périmètre et consolider leurs efforts et leurs ressources avec d’autres entreprises, acteurs des forces de l’ordre et autorités gouvernementales.”, a déclaré Dirk Marzluf, Group Chief Operating et Technology Officer, Banco Santander
Une collaboration mondiale pour bâtir un arsenal offensif
La cybercriminalité touche tout un chacun : grand public, multinationales, infrastructures stratégiques et instances gouvernementales. Elle cause des dommages majeurs, parfois invisibles, aux économies et à la société. L’Atlas a été imaginé par la communauté PAC du Forum, qui compte plus de 40 membres représentatifs des secteurs privés et publics. L’Atlas, conçu pour agir face aux menaces, vise à créer une base de connaissances sur l’écosystème cybercriminel afin d’en maîtriser l’impact et le périmètre. S’appuyant sur l’expertise du PAC, cet Atlas offrira une plateforme d’échanges à l’intention des chercheurs et enquêteurs en cybercriminalité, des forces de l’ordre nationales et internationales et des multinationales. Ces acteurs pourront partager leurs connaissances, formuler des recommandations et identifier des possibilités d’actions coordonnées. L’initiative vise à dresser un tableau complet de l’univers de la cybercriminalité : modes opératoires, infrastructures et réseaux.
13 groupuscules criminels déjà cartographiés
Pour Jürgen Stock, Secretary-General, International Criminal Police Organization (Interpol), “Cette initiative souligne la nécessité d’une approche multisectorielle pour lutter contre la menace croissante que constitue la cybercriminalité. Une solution globale doit intégrer les connaissances provenant du secteur privé afin de permettre aux forces de l’ordre de prévenir, détecter et déjouer les activités cybercriminelles et de mener des enquêtes efficaces.” La corrélation des informations recueillies aidera les professionnels de la cybersécurité à contrer plus efficacement l’écosystème cybercriminel, à allouer plus efficacement leurs ressources et à rendre les opérations des cybercriminels plus coûteuses. Depuis le 2e semestre 2021, l’Atlas bénéficie des travaux d’analystes et d’enquêteurs spécialistes qui ont étudié 13 groupuscules criminels en partant d’informations disponibles publiquement. Les connaissances accumulées grâce à ces efforts permettront à terme d’identifier et de perturber l’écosystème de la cybercriminalité. L’analyse mettra en lumière les pratiques afin d’aider les acteurs de la cybersécurité, les forces de l’ordre et des organismes gouvernementaux à définir une chaîne d’actions pour contrer les exactions cybercriminelles. L’approche et les premières conclusions du groupe ont d’ailleurs été accueillies favorablement par les forces de l’ordre. La mise au grand jour de ces modes opératoires contribuera au démantèlement des gangs cybercriminels et aux poursuites judiciaires.
Hélène Saire