La cyberattaque ayant frappé mardi la Nouvelle-Calédonie n’aura “pas de conséquences dans la durée“, a indiqué mercredi à l’AFP l’Agence française de sécurité informatique (Anssi), qui invite à “l’extrême prudence” sur l’origine de cette attaque survenue après l’annonce par le président Emmanuel Macron de sa venue sur l’archipel.
Cette attaque, “par déni de service“, a duré “quelques heures” contre l’opérateur télécoms de l’archipel, a précisé l’Anssi. “Il n’y a pas d’intrusion dans les systèmes d’information de l’opérateur concerné, ni de ses différents clients”. Cette cyberattaque ne constitue “rien de très grave“, avait précédemment assuré une source proche du gouvernement, et son lien avec la Russie, évoqué par BFMTV, n’a “rien de prouvé“.
Pas de revendication
Interrogée sur son origine, l’Anssi a expliqué que, “sur l’attribution de manière générale des cyberattaques, il faut toujours être extrêmement prudent” et que “c’est encore plus vrai avec les attaques (de type) déni de service“. “Il n’y a pas de revendication à notre connaissance. Il faudra laisser la justice faire son travail“, a-t-elle ajouté.
Le parquet de Paris a pour sa part indiqué à l’AFP que la section de lutte contre la cybercriminalité s’était saisie de l’enquête, “après dessaisissement du parquet de Nouméa et au titre de la compétence concurrente nationale“. “La situation est en cours d’analyse“, a souligné le parquet, précisant que l’attaque avait été réalisée “au préjudice de plusieurs institutions en Nouvelle-Calédonie“.
Celle-ci s’est produite “très peu de temps après l’annonce de la venue du président de la République en Nouvelle-Calédonie“, avait expliqué Christopher Gygès, membre (Les Loyalistes) du gouvernement collégial local de Nouvelle-Calédonie, lors d’une conférence de presse. Depuis, les “équipes de l’Etat et de l’OPT (Office des postes et télécommunications) ont réussi à stopper cette attaque avant qu’il y ait des dégâts importants“, avait-il poursuivi.
Emmanuel Macron a quitté Paris mardi soir pour se rendre en Nouvelle-Calédonie, où il prévoit d’installer une “mission” aux contours encore flous, dans le but d’apaiser la situation sur l’archipel, théâtre d’émeutes depuis lundi dernier qui ont fait six morts. Les cyberattaquants “savent surfer sur les problèmes géopolitiques et ajouter de l’huile sur le feu. Il faut rester prudent sur l’attribution de l’attaque à la Russie car il est facile de tromper des adresses IP“, a de son côté prévenu Gérôme Billois, expert en cybersécurité de la société Wavestone.