(AFP) – Deux hommes ont été condamnés vendredi à Paris à près de 20 000 euros de dommages et intérêts et à huit mois d’emprisonnement, dont quatre ferme pour l’un d’eux, pour avoir mené en 2016 une cyberattaque, sur fond de vengeance, contre l’Agence régionale de Santé (ARS) d’Île-de-France.
“Les faits pour lesquels MM. Tombari et Lallemand ont été déclarés coupables sont graves en ce qu’ils touchent à la sécurité des données d’un service de l’État”, indique l’extrait du jugement du tribunal correctionnel consulté par l’AFP où il est précisé que “cette attaque (…) émane de personnes qui ont profité de leur position passée ou présente au sein de
l’ARS.”
L’ARS Île-de-France a été victime entre le 11 avril et le 9 mai 2016 de “plusieurs intrusions dans son système informatique” qui ont paralysé le fonctionnement du service pendant une journée et une nuit et rendu impossible l’accès aux données, à la messagerie électronique et à Internet.
Un ancien prestataire de l’ARS impliqué
L’enquête, ouverte après une plainte contre X d’un représentant de l’ARS, a permis de remonter aux identifiants de connexion de Bertrand Lallemand, alors responsable de l’Unité système d’information de l’ARS Centre-Val de Loire, où était installé le poste ayant permis l’intrusion aux systèmes de l’agence.
L’auteur du piratage a été identifié comme Ali Tombari, gérant de la société Ceps informatique ingenierie, ancien prestataire de l’ARS, chargée de la mise en place de solutions de sauvegarde au sein de l’agence.
À la suite d’une décision de non-renouvellement du contrat entre l’agence et le prestataire, l’auteur du piratage a eu l’idée de “faire la panne” au sein de l’agence, a-t-il avoué lors de l’audience.
La fin de cette collaboration avait menée à la liquidation de la société informatique. “Je n’avais plus de clients. J’avais cinq salariés. 100 % de mon chiffre d’affaire provenait des deux ARS. (…) J’avais construit ma vie autour de ces contrats“, a-t-il justifié à la barre.
Ali Tombai a été condamné à huit mois d’emprisonnement dont quatre ferme alors que Bertrand Lallemand a eu huit mois avec sursis. Tous deux ont également interdiction d’exercer une profession en lien avec l’informatique pendant cinq ans.
Les deux hommes ont été condamnés au versement solidaire de près de 20 000 € de dommages et intérêts au titre du préjudice moral, du remboursement des frais d’intervention et des majorations de salaire des agents mobilisés.