(AFP) – Le géant chinois des télécoms Huawei s’est dit vendredi “surpris et déçu” par les propos du vice-président de la Commission européenne, Andrus Ansip, qui a estimé qu’il fallait “s’inquiéter” des risques que fait courir ce groupe à l’UE en matière de sécurité.
“Huawei est surpris et déçu par les commentaires formulés à son sujet“, explique le Chinois dans un communiqué. “Nous rejetons catégoriquement toute allégation selon laquelle nous
pourrions constituer une menace pour la sécurité”, ajoute-t-il. “Nous sommes ouverts à un dialogue avec le vice-président Andrus Ansip pour dissiper ces malentendus et nous avons l’intention de poursuivre notre coopération de longue date avec la Commission européenne“, souligne le groupe.
Huawei contraint de coopérer avec les services de renseignements chinois ?
“Faut-il s’inquiéter de Huawei ou d’autres entreprises chinoises ? Oui, je pense qu’il faut s’inquiéter”, avait affirmé vendredi matin M. Ansip, selon lequel ces entreprises sont contraintes de “coopérer avec leurs services de renseignement“. “Ce n’est pas bon signe quand les entreprises doivent ouvrir leurs systèmes à des services secrets“, avait-il encore dit, affirmant que ces groupes fabriquaient des puces “pour obtenir quelques-uns de nos secrets“.
Les équipements Huawei bannis des services gouvernementaux américains
Huawei vient de subir un coup dur avec l’arrestation au Canada de sa directrice financière et fille du fondateur, à la demande des Etats-Unis. Les autorités américaines soupçonneraient le géant chinois d’avoir exporté, depuis 2016 au moins, des produits d’origine américaine vers l’Iran et d’autres pays visés par des sanctions américaines, en violation des lois des Etats-Unis. Mais Huawei est aussi soupçonné par Washington d’être un agent sous couverture du pouvoir chinois. Une loi fédérale interdit aux responsables gouvernementaux et militaires d’utiliser des appareils fabriqués par Huawei et ses liens supposés avec le Parti communiste chinois sont souvent mis en avant.
Le Japon emboîte le pas
Washington a également lancé une vaste campagne auprès de pays alliés pour dissuader leurs entreprises de téléphonie mobile et d’accès à internet d’utiliser les équipements du groupe chinois, qui pourraient donner à Pékin un accès à des informations sensibles, selon la presse américaine.
Plusieurs pays ont fermé la porte à Huawei pour le développement des infrastructures de la 5G, comme l’Australie et la Nouvelle-Zélande, et des médias japonais ont annoncé vendredi que le Japon allait interdire l’utilisation d’équipements de ce groupe par son administration.
Huawei a toujours fait valoir son indépendance et affirmé qu’il n’avait jamais utilisé ses équipements pour espionner ou saboter les communications dans les pays où ils sont utilisés. “Les fournisseurs d’équipements ne doivent pas être traités différemment en
fonction de leur pays d’origine“, insiste Huawei dans son communiqué. “Le fait de cibler un fournisseur ne fait rien pour aider l’industrie à identifier et à contrer plus efficacement les menaces pesant sur la cybersécurité“, ajoute le groupe.