Des clients de la plateforme japonaise d’échanges de cryptomonnaies Coincheck ont déposé plainte jeudi 15 février auprès du tribunal de Tokyo, dans l’espoir de se faire rembourser après un piratage massif fin janvier de 530 millions de dollars.
Les sept plaignants – deux compagnies et cinq particuliers – demandent le paiement de 19,53 millions de yens (147 000 euros) pour les avoirs dérobés et un dédommagement supplémentaire pour les intérêts perdus en raison de l’incident, a indiqué leur avocat, Hiromu Mochizuki, lors d’une conférence de presse. Il a en outre dit avoir reçu des requêtes de “quelque 1 000 personnes” qui envisagent un recours en nom collectif. Ces investisseurs cherchent à obtenir une indemnité pour compenser la perte de valeur de leurs actifs, alors que la plateforme a gelé tout retrait après l’incident et que les cours des monnaies chutaient.
La société tokyoïte vient de redémarrer son activité
Le 26 janvier, en l’espace d’une nuit, Coincheck a vu s’envoler l’équivalent de près de 530 millions de dollars dans le piratage d’actifs en cryptomonnaie NEM (la 10ème plus importante devise virtuelle par sa capitalisation de marché, selon le site CoinMarketCap.com), à ce jour le vol le plus important dans l’histoire des devises virtuelles, après celui subi par la plateforme japonaise de bitcoins MtGox en 2014. Dans la foulée, la société a stoppé les opérations et empêché ses clients de retirer leurs avoirs de la plateforme. Mardi 13 février, la société tokyoïte a redémarré son activité, mais seulement pour les retraits en yens, les autres monnaies restant inaccessibles. Coincheck a promis de rendre l’argent aux 260 000 clients affectés, mais sans donner de date précise. “J’étais surpris et inquiet“, a confié un plaignant à la presse, s’exprimant sous couvert d’anonymat. Lui-même avait investi 400 000 yens (un peu plus de 3 000 euros), et espère les récupérer “le plus rapidement possible“.
Les autorités japonaises ont laissé entendre que Coincheck ne disposait pas de mesures de sécurité appropriées, ce qui rendait le groupe vulnérable au vol. Elles ont depuis renforcé leurs contrôles du secteur, menant des perquisitions au sein de plusieurs plateformes locales. Coincheck n’était pas joignable jeudi pour réagir au dépôt de plainte.
Auteur : La Rédaction avec AFP