Les autorités lituaniennes ont annoncé lundi 9 janvier avoir bloqué un projet de construction du plus grand datacenter privé dans ce pays balte membre de l’Otan, suite aux avertissements sur une menace de son piratage par des espions russes.
Selon une commission constituée l’an dernier par le gouvernement, le datacenter, dont le coût était estimé à 57 millions d’euros, posait une menace à la sécurité nationale, témoignent des documents de la justice lituanienne. Darius Jauniskis, le responsable du département lituanien de Sécurité de l’État, a déclaré à l’AFP que son agence était préoccupée par des liens entre des actionnaires du futur centre avec le Service fédéral de sécurité de la Fédération russe (FSB). Selon un responsable de la sécurité lituanienne, qui a parlé à l’AFP sous couvert d’anonymat, des agents russes pourraient obtenir l’accès au centre via un câble en fibres optiques.
Arcus Novus et AmberCore DC, à l’origine du projet du datacenter
La menace de cyberattaques russes est devenue une préoccupation majeure après la publication aux Etats-Unis d’un rapport sur l’ingérence russe dans l’élection présidentielle dans ce pays. Enregistrées en Lituanie, les sociétés informatiques Arcus Novus et AmberCore DC, à l’origine du projet du datacenter, ont nié avoir des liens quelconques avec les services russes et ont déposé une plainte en justice. Vidmantas Tomkus, le directeur d’Arcus Novus a indiqué à l’agence de presse BNS qu’il ignorait l’existence de liens avec la FSB, mais s’est déclaré prêt à coopérer avec les autorités locales sur cette question.
Il y a deux ans, AmberCore DC avait indiqué avoir conclu un accord avec IBM pour concevoir l’installation d’un tel centre près de la capitale lituanienne comme “une option valable pour les clients du monde entier souhaitant garder leurs données dans un environnement géographiquement et politiquement
certain“.
Depuis le début de la crise ukrainienne en 2014, la Russie maintient une
tension dans la région balte en organisant des exercices militaires
d’envergure impliquant des dizaines de milliers de soldats dans des zones
voisines des pays de l’Otan comme la Lituanie.
Auteur : La Rédaction avec AFP