(AFP) – Le gendarme allemand de la concurrence a placé mercredi Apple sous surveillance renforcée en raison de sa position de force, après d’autres géants de la tech, une décision à laquelle le fabricant de l’Iphone entend s’opposer.
L’Office fédéral des cartels (Bundeskartellamt), agissant en vertu d’une loi allemande de 2021 étendant ses pouvoirs face aux poids lourds du net, a déclaré qu’Apple “est une entreprise ayant une importance primordiale pour la concurrence” sur son marché, selon un communiqué. Cela signifie que l’autorité anti-trust peut interdire au groupe américain “des pratiques qui mettent en danger la concurrence“, poursuit le communiqué.
Après une enquête de plusieurs mois, il ressort qu'”Apple a une position de puissance économique sur le marché qui donne à l’entreprise une marge d’action qui n’est pas suffisamment contrôlée par la concurrence“, a commenté le président de l’organisme, Andreas Mundt.
Apple prévoit de “faire appel de la décision“
Cette classification “déforme la concurrence féroce à laquelle Apple est confrontée en Allemagne” et “néglige de valoriser un modèle commercial qui place la confidentialité et la sécurité des utilisateurs en son coeur“, a réagi la marque à la pomme dans un communiqué. Tout en se disant prêt à travailler avec l’Office pour “comprendre (ses)
préoccupations”, Apple prévoit de “faire appel de la décision“.
Le fabricant de l’iPhone gère “un écosystème numérique complet” en étant propriétaire du système d’exploitation iOS et de la boutique d’applications l’App Store, ce qui est d’une “grande importance pour la concurrence non seulement en Allemagne, mais aussi en Europe et dans le monde“, estime le gendarme de la concurrence. L’iPhone compte du reste pour la moitié des ventes totales du groupe, qui étaient d’environ 400 milliards de dollars en 2022, pour un bénéfice net d’environ 100 milliards de dollars, est-il rappelé.
Le gendarme allemand de la concurrence a déjà placé Alphabet, la maison-mère de Google, et Meta, qui gère Facebook, ainsi qu’Amazon sous surveillance renforcée. Fin mars, l’autorité a dit qu’elle examine désormais un placement similaire pour l’américain Microsoft, qui occupe une position très forte dans les systèmes d’exploitation et les logiciels bureautiques.
Les géants de la tech sont soumis à une surveillance croissante dans le monde entier en raison de leurs positions dominantes et de leurs pratiques fiscales.
