Par Olivier Rousselière, Directeur Général de KROSS
Dans les années 2010, les acteurs de l’immobilier se sont mobilisés au service de la transition écologique et le monde a assisté à la naissance du « Smart Building ». Les attitudes ont évolué et les individus sont devenus de plus en plus sensibles aux enjeux environnementaux : 96% des européens ont attesté que l’environnement constitue un enjeu important, plus de 80% s’en sentent personnellement responsables et les trois-quarts d’entre eux se disent prêts à agir. Grâce aux technologies numériques, comme l’IoT et l’IA, les bâtiments sont devenus progressivement de véritables plateformes de services qui offrent aujourd’hui de nombreux bénéfices aux usagers, aux exploitants ainsi qu’aux gestionnaires. D’autre part, l’essor du numérique a également entraîné d’autres changements liés notamment aux modes de vie en portant l’expérience utilisateur au centre de toutes les préoccupations.
Le fonctionnement du Smart Building
Le Smart Building entre en jeu dès la conception d’un bâtiment, et se poursuit tout au long de son cycle de vie. Tout commence avec le BIM (Building Information Modeling), une maquette numérique qui reproduit virtuellement le bâtiment physique. Celle-ci permet de modéliser le fonctionnement de la structure avant même sa construction, le tout dans un format ouvert afin de pouvoir être partagé avec toutes les parties prenantes. Le but est de penser le bâtiment en fonction de ses futurs usages, dans une optique de « Building as a Service ». Au lieu d’être une structure figée, le bâtiment devient un ensemble de services, amenés à évoluer et à s’enrichir au fil du temps afin d’apporter, confort et services à ses occupants, mais aussi un meilleur suivi des performances du bâtiment par l’exploitant. Le propriétaire, quant à lui, suit le cycle de vie de son bien immobilier.
Les cas d’usage du Smart Building
Il faut savoir que les premiers bénéficiaires des Smart Buildings sont les occupants, ceux qui vivent ou travaillent dans ces bâtiments connectés. Pour les employeurs, assurer le bien-être et la sécurité des salariés devient une préoccupation croissante. Proposer un cadre de travail « confortable » est un levier de performance et un facteur de fidélisation des talents grâce aux services proposés. Ainsi, le Smart Building prévoit des outils de pilotage individualisés destinés aux occupants du bâtiment, pour que ces derniers puissent interagir avec leur environnement de travail (stores, éclairage, température, espace de travail, salle de réunion, équipements audiovisuels), mais aussi les pools de véhicules, trottinettes, vélos, voitures, et un ensemble de services que les entreprises peuvent mettre à disposition des usagers du bâtiment.
Le Smart Building offre aussi de nombreuses opportunités aux entreprises en réduisant leurs coûts d’exploitation, par exemple, en contrôlant de près la consommation énergétique. Le dimensionnement des bâtiments est également un autre enjeu important. Avec les nouvelles formes de travail, comme le Flex office, le travail nomade, le coworking, et surtout le télétravail, beaucoup d’entreprises n’ont plus besoin des mêmes surfaces qu’auparavant. Afin d’éviter de payer pour des mètres carrés inutilisés, elles peuvent utiliser des solutions pour optimiser l’occupation des locaux. Quant aux constructeurs, le Smart Building est aujourd’hui un vrai différentiateur, une source de valeur ajoutée pour leurs clients.
Dans un contexte où le monde du Smart Building est en pleine mutation, quelle solution ?
Dans le monde du smart building qui est en pleine évolution pour ne pas dire en pleine mutation, les enjeux de demain sont différents de ceux d’hier avec l’évolution des modes travail. Par conséquent, les besoins des entreprises dans l’organisation de leurs bâtiments devront demain être des espaces de services plus gérés comme des espaces de coworking que comme les espaces de bureau tels que nous les connaissons aujourd’hui.
L’autre enjeu pour les propriétaires de bâtiments et les gestionnaires de parc immobilier est l’obligation légale à l’horizon 2025 qui imposera le partage de la data dans les bâtiments mais aussi 2030 où ils devront justifier de l’empreinte carbone et de la performance énergétique des bâtiments. Le Smart Building est fait pour ça …