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Comment faciliter ses migrations Cloud ?

La cible est… mouvante

Nous vivons une formidable accélération dans la numérisation de notre quotidien qui se traduit, vu de l’angle du MSP, par un engouement plus important pour l’hybridation. En effet, tirer bénéfice des avantages du Cloud public, tout en modernisant son parc applicatif indépendamment du socle, privé et/ou public, est particulièrement alléchant.
Les projets de transformation engagés visent à apporter plus de flexibilité, plus de services, plus de réactivité tout en maitrisant l’ensemble, notamment sur les aspects de sécurité. Dans la pratique cela implique donc notamment :

-Des migrations vers des plateformes privées plus modernes (hyperconvergence, containers, micro-services, etc.)
-Des migrations parfois massives vers le Cloud public
-La transformation de services IaaS en PaaS & SaaS
-Des migrations ESXi avec changement de solution hyperviseur

Ce sont généralement des projets considérés comme étant complexes, tant par leur degré de technicité que par les enjeux de migration. A ceci vient s’ajouter la difficulté que la cible est en mouvement perpétuel. Les DSI rechignent à l’idée de s’enfermer dans un environnement technologique, ce qui est antinomique avec le Cloud public proposé par les Hyperscalers, soucieux d’apporter de l’ouverture et de l’interopérabilité.

L’ouverture élevée en philosophie

La capacité d’intégrer différents socles en source et cible, en ayant un minimum de contraintes technologiques, n’est plus un vœu pieux. Les grands acteurs du secteur ont compris que le « vendor lock-in » est un frein pour la migration.Ainsi, les hyperscalers ont tous des outils permettant de faciliter la migration de workloads depuis des fermes privées ou d’autres Cloud public vers leurs services.

Exemple Azure Migrate

Azure Migrate est typiquement pensé en suivant cette philosophie. Le service permet de faire un état des lieux de votre existant, d’évaluer la maturité de migration et d’automatiser la migration de workloads standards (SQL Server, Windows Server, Linux, etc.). Ce service devient un véritable référentiel. Il intègre également les services cibles et s’affranchit des contraintes de choix de l’hyperviseur et des infrastructures (depuis une plateforme physique ou virtualisée), tout en « traduisant » la source en services Azure.

Par conséquent, cela couvre bien les quatre scénarios de migration vers le Cloud. Du lift & shift (rehost), le plus basique de l’existant, jusqu’à la création de nouvelles applications (rebuild) directement sur Azure. Par ailleurs, cela n’empêche pas d’accéder à d’autres solutions disponibles sur Azure et proposées en XaaS par des éditeurs tiers, pour prendre en charge l’évaluation et/ou la migration de workloads. Certaines s’intègrent d’ailleurs parfaitement avec Azure Migrate (Turbonomics, Rackware, etc.).

La fonctionnalité d’auto-découverte prenant en compte le compute mais aussi les dépendances réseau sont très puissantes et permettent de disposer d’une cartographie précise. En travaillant sur la cible de services Azure pour la migration, on accède à une projection financière afin d’avoir une idée assez précise du coût du Run. Il est préconisé de faire tourner le service pendant trois mois, pour obtenir un tableau très complet de l’état de départ. Le service bénéficie d’une gratuité sous conditions pour une durée de 180 jours. Cette gratuité traduit bien l’importance de ce service pour Microsoft dans le « move to Cloud ».

Et pour le Cloud hybride ?

Ici, nous sommes clairement dans une optique d’attractivité vers le Cloud public.

Exemple Nutanix

L’éditeur Nutanix a décidé de construire sa vision sur l’orchestration public/privé. En effet, il offre à travers ses solutions de migration, une liberté totale sur les infrastructures (physiques et virtuelles), les Hyperviseurs, les cibles de Cloud public, etc. Sa pièce maîtresse étant Nutanix Move. Avec un rythme soutenu de mises à jour (sortie de la v4.0.0 fin avril 2021), la solution permet de migrer désormais des workloads d’ESX (HyperV, vSphere, etc.) vers AHV (hyperviseur Nutanix), mais aussi depuis AWS et Azure vers AHV et vice versa.

Ainsi, il suffit d’entrer la source et la cible. Nutanix Move va alors charger la liste des VMs à migrer et automatiser la migration en évitant les pénibles opérations de conversion. La fonctionnalité de test avant mise en production est également intéressante. Notamment, avec la possibilité de générer des VMs de test à la cible, pour valider le bon fonctionnement ou encore de pouvoir tester les configurations réseau dans une « bulle ». Enfin, la synchronisation des données dans le cadre d’une migration reste un défi lorsqu’il y a un volume important à traiter. Cela conditionne la durée d’interruption de service au moment de la bascule. Nutanix Move permet de synchroniser les données entre source et cible afin de limiter cette durée le plus possible.

Un changement profond

In fine, les éditeurs ne courent-ils pas un risque ? A force de s’ouvrir et de prôner plus d’intercompatibilité, ne risquent-ils pas de perdre leurs clients au gré du contexte ? Ou à fortiori, de perdre du revenu ? (exemple : prix ultra-agressif sur stockage causant des migrations plus massives vers le Cloud provider « du moment »). Il faut tourner la question autrement et tenir compte de l’impact d’Agile et DevOps pour les applications d’entreprise. L’applicatif s’affranchit avec de plus en plus d’assurance de ses socles pour se présenter sous forme de containers, de micro-services. Les hyperscalers et acteurs de l’hybridation doivent favoriser et faciliter les actes de migration pour continuer à tirer le marché. La suite se joue sur la pertinence des solutions et innovations, la stratégie des prix, l’accompagnement, etc. La barrière à l’entrée liée à la migration n’entre (presque) plus dans le calcul. Ce qui compte, c’est d’avoir le socle et les services les mieux adaptés aux besoins des applications, avec un maximum d’automatisation pour gagner en temps, charge et coûts.

Vraiment aussi simple ?

Alors que beaucoup d’organisations travaillent encore sur leur transformation vers l’hybridation, l’adoption de stratégies multi-Cloud, avec 2 fournisseurs hyperscalers ou plus, est déjà une réalité pour un nombre croissant d’entreprises. Le défi réside dans le fait de savoir bâtir un service donné sur différents Cloud public, tout en maintenant un objectif fort d’automatisation à travers les socles. Il ne faut pas sous-estimer la complexité que cela ajoute, techniquement mais aussi d’un point de vue de gestion financière.
MSP, intégrateurs et cabinets de conseils interviennent justement aux côtés de leurs clients pour les aider à maitriser les enjeux. Faire le bon choix de fournisseurs en amont, valider l’architecture technique et des services, accompagner sur la mise en place du FinOps, automatiser et optimiser en continu, etc. Le rôle que peuvent jouer ces acteurs est essentiel pour la réussite d’une migration à grande échelle.

Ihmed FARSI , Ingénieur Systèmes ITS Integra

Steve José LOURENÇO, Architecte Cloud ITS Integra