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Comment attirer les femmes vers les métiers du numérique ? Katia Lafaurie, DRH d’Exakis Nelite, témoigne

Alors que la journée internationale de la femme va se dérouler le 8 mars, Katia Lafaurie, DRH chez Exakis Nelite, intégrateur de solutions Microsoft, confie à Solutions Numériques comment elle agit pour attirer les femmes vers les métiers du numérique.

Solutions Numériques : comment expliquer la sous-représentation des femmes dans l’informatique ?

Katia Lafaurie : si le secteur du numérique compte seulement de 25 à 30 % de femmes, c’est surtout, à l’origine, à cause du problème de la formation. Les jeunes étudiantes ont peur d’emprunter ces voies tant on associe les métiers du numérique à de la technique, à des formations où il faut être bon en mathématiques pour réussir. L’image du geek, qui est là uniquement pour coder, est un réel frein pour certaines, alors même que le numérique offre une multitude de métiers, ouverts aussi bien aux hommes qu’aux femmes, notamment dans la data et l’intelligence artificielle.

S. N. : quelles actions mener pour rendre ces métiers attractifs pour les femmes ?

K. L. : les forums des métiers, qui ont lieu une fois par an dans les collèges et les lycées, sont l’occasion de présenter les métiers du numérique de mon entreprise et de faire part de mon expérience aux élèves. Dans la cadre de la réforme du lycée, une option dédiée à l’informatique a été créée à partir de la classe de première. Elle va leur permettre d’acquérir une meilleure connaissance de ces métiers que ce qu’on enseigne actuellement. Des initiatives comme l’Ecole 42 ou la Grande Ecole du Numérique favorisent également l’inclusion, ici au niveau de la reconversion professionnelle.

Une autre action consiste à participer au niveau régional, Ile-de-France et province, à des tables rondes, des colloques, avec des partenaires tels que Pôle emploi par exemple, afin de faire connaître nos métiers et présenter des retours d’expérience de collaboratrices qui ont évolué dans notre entreprise. L’implication dans des réseaux féminins et des organisations professionnelles comme le Syntec Numérique nous aident également dans ce sens.

S. N. : que faites-vous avec Microsoft dans le cadre de son école IA ?

K. L. : nous avons constitué à Lyon une promotion de quinze jeunes, et moins jeunes, demandeurs d’emploi en reconversion professionnelle faisant preuve d’une appétence avec l’informatique, les mathématiques, les algorithmes, avec pour objectif de les recruter à l’issue de leur formation. Dans le cadre de cette promotion, nous nous sommes engagés avec Microsoft et l’école Simplon qui les forme, à sélectionner 30 % de femmes. Les élèves ont un statut d’alternant et vont conjuguer une formation initiale dans les locaux de Simplon à Villeurbanne et des stages dans les différentes agences d’Exakis Nelite en France. La formation aboutit à une certification dans notre métier

S. N.  : comment attirez-vous les femmes chez Exakis Nelite ?

K. L. : il y a une égalité de traitement et de reconnaissance qui se traduit dans les chiffres puisque dans l’ « Index de l’égalité professionnelle entre les hommes et les femmes », notre taux est de 91 sur 100, ce qui est plutôt positif. Les femmes peuvent progresser au sein de notre organisation de la même façon que les hommes. Nous ne faisons aucune différence aussi bien en terme de formation que d’évolution professionnelle. Tout comme nous avons mis en place un ensemble de mesures favorables aux femmes (et aux hommes) : un accord de télétravail, un système de crèches en entreprise, la possibilité de passer à temps partiel…

 

Propos recueillis par Patricia Dreidemy