Après cette découverte de TechCrunch, les éléments reprochés à Facebook ‘ont pas tardés. D’abord une collecte des données qui se voudrait “cachée”, l’engagement des internautes se réalisant via un programme de recherche, au travers de trois services : BetaBound, uTest et Applause, qui révélait ensuite le nom de l’application, Facebook Research. TechCrunch affirme qu’il était virtuellement impossible pour les volontaires de savoir précisément ce à quoi ils s’exposaient en acceptant de participer au programme de Facebook. Enfin, la version iOS serait non-conforme à la politique de confidentialité de l’App Store d’Apple.
Facebook, au travers d’un communiqué a expliqué : « Comme beaucoup d’entreprises, nous invitons les gens à participer à des recherches qui nous aident à identifier les éléments que nous pouvons améliorer. Ce programme vise à aider Facebook à comprendre comment les gens utilisent leurs appareils mobiles. Nous avons expliqué à ces utilisateurs le type de données que nous collectons. » Avant de préciser : « Nous ne partageons pas les données collectées ou les informations reçues avec des tiers et les utilisateurs peuvent cesser de participer à tout moment. »
Pas de programme secret, dit Facebook
Facebook affirme que son programme de collecte de données était parfaitement
transparent et en parfaite connaissance de cause des volontaires. Facebook ne nie pas l’existence de ce programme de collecte contre rémunération, mais insiste sur le fait que les usagers ayant accepté d’y participer contre gratification l’ont fait en parfaite connaissance de cause. “Moins de 5% des gens qui ont accepté de participer à ce programme d’étude de marché étaient des adolescents. Tous avaient l’autorisation écrite de leurs parents“, a souligné un porte-parole du réseau social dans un bref communiqué.
Facebook accuse aussi TechCrunch d’avoir “ignoré des éléments importants du programme“. Le groupe californien nie qu’il s’agissait d’un programme secret, soulignant qu’il s’appelait “Facebook Research App”, et rejette la notion d'”espionnage“. “Les gens qui ont accepté de signer pour y participer ont été dûment informés par un processus très clair demandant leur permission et ont été payés pour leur participation”, souligne-t-il.
Facebook affirme également avoir mis fin au programme pour les iPhone.
Apple en courroux
Apple, cité par le site spécialisé, estime que ce programme violait ses règles d’utilisation, ce qui a suscité son courroux. Apple a vivement réagi, estimant que Facebook avait “clairement enfreint” ses accords d’utilisation des applications de recherche, censées rester internes aux entreprises. La marque à la pomme a dans la foulée bloqué la possibilité pour les employés de Facebook de tester des apps sur leur iPhone, en annulant un certificat électronique d’autorisation. Apple a également annoncé avoir suspendu l’app sur ses appareils mobiles.
Mais selon le site d’informations économiques Business Insider, cela vient aussi bloquer sur les iPhone d’autres applications, qui sont utilisées en interne quotidiennement par les employés de Facebook et qui leur permettent de communiquer entre eux ou de réserver leurs places dans les navettes de l’entreprise.
“Nous avons conçu le “Programme entreprise développeurs” en prévoyant la distribution des apps uniquement de façon interne aux organisations. Facebook a utilisé sa qualité de membre (de ce programme) pour distribuer une application de collecte de données à des consommateurs, ce qui enfreint clairement leur accord avec Apple“, a écrit le groupe dans un courriel à l’AFP. “Tout développeur qui utilise son autorisation d’entreprise pour distribuer des apps à des consommateurs verra son autorisation annulée, c’est ce que nous
avons fait en l’occurrence pour protéger nos usagers et leurs données“, a ajouté le groupe, qui tacle régulièrement Facebook en se posant comme le protecteur de la confidentialité des données.
Cette information sur les méthodes de Facebook tombe au moment où le groupe tente de surmonter l’impact de scandales à répétition, de la diffusion de données à l’insu des usagers, à la sous-estimation des manipulations politiques sur la plateforme par la Russie lors de la présidentielle américaine 2016, en passant par les attaques en règle contre ses critiques.
Auteur : La rédaction avec AFP