En France, 81 % des décideurs IT ayant répondu en 2022 à une étude de Scality ont adopté une politique locale de souveraineté des données, dans le cloud notamment, mais ils ne sont que 67 % dans l’IT... Ils privilégient aussi un peu plus le Cloud public – des Gamma notamment – que leurs homologues en Europe et aux États-Unis.
Scality a dévoilé mi-septembre2022 les résultats d’une enquête réalisée par le cabinet d’études américain Vanson Bourne portant sur les stratégies de souveraineté des données, dans le cloud notamment. Elle a été menée auprès de décideurs informatiques en France, en Allemagne, au Royaume-Uni et aux États-Unis.
En France, seuls 67 % des répondants du secteur IT ont mis en place une politique « favorable » à la souveraineté de leurs données
En France, 81 % des répondants en charge de l’IT ont déjà adopté selon Scality une politique locale dîtes « favorable » à la souveraineté de leurs données, essentiellementdans le Cloud, tandis que 18 % comptent le faire. Il est dommage quece spécialiste français du stockage ne précise pas exactement les critères permettant de définir ce qu’est, selon lui, la « souveraineté des données ».
Ce chiffre atteint 89% dans le secteur des affaires et des services financiers, du retail, de la distribution et du transport. « Étonnamment, ce chiffre ne dépasse pas 67% pour les répondants du secteur informatique, de la technologie et des télécoms », souligne Scality.
Ils utilisent aussi un peu plus le Cloud public que leurs homologues en Europe et aux États-Unis
Vanson Bourne précise que pour mettre en place leurs politiques de souveraineté des données dans le Cloud, 52 % des répondants français utilisent (ou comptent utiliser) un service de cloud public ou 33 % un cloud hybride. Ils ne sont que 8 % à privilégier un fournisseur cloud régional, et 7 %, un centre de données sur site.
D’ailleurs, Scalitysouligne même que comparativement aux autres pays interrogés, « la France est plus susceptible d’opter pour le cloud public (à 52 % contre une moyenne mondiale de 40 %). Cela est sans doute lié à la présence de grands acteurs tels que Orange, extrêmement présent dans le pays ». Est-ce vraiment étonnant quand on voit le nombre d’ESN françaises signer des partenariats ou vendre les clouds publics d’AWS, Microsoft Azure ou Google Cloud par exemple ?
51 % des décideurs IT en Europe et aux États-Unis utilisent les clouds publics tels qu’AWS, Azure ou Google Cloud
Sinon, au niveau européen ou américain, ce spécialiste du stockage nous apprend que 98 % des décideurs IT interrogés ont déjà mis en place des politiques en matière de souveraineté, ou comptent le faire. Pour atteindre leurs objectifs de souveraineté des données dans le Cloud, seulement 49 % des décideurs IT utilisent des prestataires de cloud hybride ou de cloud régionaux, plutôt que des clouds publics des Gamma tels qu’AWS, Azure Microsoft ou Google Cloud. Ils sont quand même 51 % à le faire malgré les risques de transfert de leurs données à une administration américaine, dans le cadre du Cloud Act notamment.
Selon Scality, 40 % des répondants de tous les pays interrogésstockent (ou stockeront) principalement leurs données sur un cloud public d’envergure, comme les services réputés régionaux d’AWS, Azure, ou Google Cloud. 36 % déploient une solution mixte sur site et dans un cloud public, c’est-à-dire un cloud hybride. Seulement 13 % de ces décideurs IT stockent leurs données auprès d’un fournisseur de cloud régional,et 11 % utilisent un centre de données sur site.
Une majorité de pays et d’organisations ont déjà mis en place une réglementation ou une politique de souveraineté
Enfin, Vanson Bourne rappelle que 137 des 194 pays dans le monde appliquent une législation sur la protection des données et de la vie privée. Il en résulte selon lui que de nombreuses organisations doivent se conformer aux règles de résidence des données et à la réglementation locale exigée en matière de collecte et de traitement des données.
80 % des entreprises ou organisme des quatre pays interrogés ont déjà mis en place une réglementation ou une politique de souveraineté afin de conserver leurs données dans des lieux spécifiques, et 18 % comptent le faire. Le rapport révèle des différences plutôt minimes entre la France (où 81 % des répondants ont déjà mis une politique en place), l’Allemagne (79 %), le Royaume-Uni (82 %), et les États-Unis (78 %). Seuls 2 % des répondants au niveau mondial ont déclaré ne pas avoir de politiques de souveraineté des données en place, ni d’intention de le faire.
Selon Paul Speciale, directeur marketing de Scality : « Il est extrêmement encourageant de constater qu’un nombre aussi élevé d’entreprises ou organisme en Europe et aux États-Unis prennent la souveraineté des données très au sérieux. Et ce, en mettant en place des stratégies adéquates, dont une transition notable vers le cloud hybride. Il ne fait aucun doute que cela va les aider à éviter l’enfermement propriétaire et à renforcer la sécurité en stockant les données localement ou sur de multiples lieux. Le chiffre étonnamment élevé aux États-Unis peut être lié à l’inquiétude croissante vis-à-vis de la puissance de la Chine en matière de développement technologique. »