Dans l’informatique, le niveau de chômage s’est élevé : 44 700 demandeurs d’emploi aujourd’hui. Touchés, les seniors peuvent devenir consultants, et choisir le portage salarial.
Le secteur privilégiant « le sang frais », ce sont les profils seniors qui sont souvent les plus touchés. Poussés vers la sortie, ils sont incités à prendre leur indépendance et à devenir des consultants experts dans leur domaine que les entreprises emploient à la mission. Compte tenu du contexte, le portage, qui a toujours intéressé le consultant informatique, peut lui apporter aujourd’hui une seconde vie professionnelle. En effet, ce professionnel autonome, souvent chargé par une SSII de mener des missions de moyen et long terme dans des entreprises clientes, redécouvre cette forme de salariat pour deux raisons. Il est concerné de plus en plus au chômage, dès 35 ans, et cherche un statut. Enfin, il y trouve un intérêt financier de plus en plus évident. Voici 3 cas comparés.
-Le salarié d’une SSII (CDI sur mission ou CDI classique)
Situation courante en début de carrière. Les SSII affichent « le record du jeunisme » selon l’Apec. 74% des recrutements d'informaticiens se portent sur des bac+5 ayant moins de 6 ans d'expérience.
-Le consultant en portage salarial, en mission pour une SSII
Avec 10 ans d’expérience, le consultant informatique peut se retrouver au chômage. Des chiffres éloquents : les « départs forcés » représentent 35% des fins de contrats des ingénieurs informaticiens (3). Pourtant licenciement ne signifie pas manque d’activité : la SSII fait appel à des consultants expérimentés pour faire face aux urgences des appels d’offres qu’elle obtient …
-Le consultant en portage salarial qui démarche ses clients seuls
Il peut même avoir plusieurs clients simultanément. Son pouvoir de négociation vis-à-vis des SSII est renforcé, dans la mesure où ses compétences sont rares.
Statut |
Cas 1/ Salarié CDI au sein d’une SSII |
Cas 2/ Salarié via le portage |
Cas 3/Salarié via le |
Expérience |
5 à 10 ans |
A partir de |
A partir |
Salaire |
40 000 € par an, 3 333€ brut par mois. |
4 534 € brut par mois, équivalent à 54 405 € par an (+36%) |
5 152 € brut par mois, équivalent à 61 824 € par an (+55%) |
Avantages |
Salarié « classique » |
Pas de gestion administrative (grâce au portage), 100% centré sur son activité. |
Pas de gestion |
Inconvénients |
Forte pression durant les inter-contrats : mobilité géographique excessive, licenciement… |
Pas de pouvoir de négociation face au SSII, aléas des appels d’offres. Commission de 8-10% pour le portage. |
Commission de 8-10% pour le portage salarial. |
** Comparatif établi sur une base de facturation de 420€/jour homme (TJM, taux moyen journalier).
Interrogé sur les revenus de ces consultants, Frédéric Dupin de RH solutions, réseau français d’agences de portage salarial, précise qu’il existe une « surcôte » pour un consultant venu de province qui travaille sur des missions à Paris : de 15 à 20%, parfois plus. « Bien sûr, ce gain est partiellement absorbé par les frais de déplacement, mais le consultant bien organisé en tire un bénéfice », indique-t-il. A Nantes, par exemple, le TJM est proche de 550 €, selon lui, sur les métiers consultant informatique et ingénieurs commerciaux. La présence de groupes du secteur « services aux entreprises » ou liées aux NTIC est forte : Capgemini, iAdvize, Steria, Sopra, Alter Solutions, MROD … « Rien à voir avec Paris cependant où pour un profil directeur de projets, nous aurons un TJM de 750 €. » Bien sûr, les missions ne durent pas toujours 1 an ! Mais il est sûr que plus le consultant est mobile, plus il peut accéder à des missions longues ou répétées. Et il cite le cas de consultants nantais qui interviennent actuellement en mission longue à Nice et à Lille. Et d’un autre consultant nantais qui va régulièrement à Paris et en France sur des secteurs pointus de formation Windows Server et facture plus de 650 € en TJM. « Mobilité géographique et expertise sont les deux leviers de la flexibilité et de la reconversion réussie du consultant informatique », conclut-il.