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Capgemini, Sopra Steria, Econocom, croissance au 1er semestre

En dépit d’un environnement macro-économique moins favorable, les grandes ESN françaises affichent de solides performances au premier semestre. La preuve par l’exemple avec Capgemini, Sopra Steria et, dans une moindre mesure, Econocom.

 Le marché français des services numériques se porte comme un charme. En dépit de la guerre en Ukraine, de la crise énergétique, du contexte inflationniste ou de la pénurie de composants, il fait preuve d’une résilience à toute épreuve. Dans la lignée des estimations de Numeum qui a revu à la hausse ses prévisions de croissance pour 2023 – à 6,3 % contre 5,9 % – les principales ESN ont annoncé des résultats semestriels conformes voire supérieurs aux attentes.

Capgemini : chiffre d’affaires en forte hausse, effectif en légère baisse

Numéro un du secteur, Capgemini a engrangé, sur les six premiers mois de l’année, un chiffre d’affaires de 11,42 milliards d’euros, en hausse de 7,9 % à taux de change constants. Si l’ESN affiche au deuxième trimestre une croissance plus modérée (+5,2 %) qu’au premier, la base de comparaison est particulièrement exigeante, 2022, année post Covid, ayant été un cru exceptionnel.

Les principaux moteurs de la croissance de Capgemini sont allés à chercher du côté de l’Industrie 4.0, du cloud, de la data et de l’intelligence artificielle qui « constituent les piliers des grands projets de transformation digitale » de ses clients.

Ce dynamisme diffère selon les géographies. L’activité au Royaume-Uni et en Irlande (12% du chiffre d’affaires du groupe) superforme avec une croissance de 12 % tandis que l’Amérique du Nord (29 % du chiffre d’affaires) enregistre une hausse modérée de 3 %. Entre les deux, la France (20 %) se situe bien avec une progression des revenus de 9,2%, portée en particulier par une forte croissance dans l’industrie.

En dépit de ses bons résultats, l’effectif de l’ESN, qui comptait 349 500 employés au 30 juin, se contracte d’un pourcent sur un an. C’est l’effectif offshore qui baisse le plus (- 3%). Avec 201 200 collaborateurs personnel situé dans les pays à bas coût, en particulier en Inde s’agissant de Capgemini, il représente encore 58% de l’effectif total.

Pour la totalité de l’exercice 2023, le groupe vise une croissance à taux de change constants comprise entre 4 et 7 % et une marge opérationnelle entre 13 et 13,2 %. Soit la génération d’un « free cash-flow organique » d’environ 1,8 milliard d’euros.

Sopra Steria : entre montée dans la chaine de valeur et consolidation

Sopra Steria affiche également de très solides performances sur le premier semestre. Son chiffre d’affaires dépasse les 2,84 milliards d’euros, en croissance totale de 11,6 % et en croissance organique de 8,1 %. La société de services voit aussi son taux de marge opérationnelle progresser de 0,8 point à 8,8 %, proche de son objectif de 10 % en 2024.

Sopra Steria justifie ses bons résultats par sa stratégie de montée en valeur, notamment dans le domaine de l’intelligence artificielle générative. L’ESN a regroupé ses méthodologies et outils d’IA au sein d’une plateforme de développement unique, Ingine, accessible à ses 10 000 développeurs.

Sopra Steria recours aussi à une politique de croissance externe soutenue. Alors que les processus d’intégration de CS Group et de Tobania sont bien engagés, le groupe a lancé le 19 juillet une offre publique pour racheter Ordina, valorisant son homologue néerlandais environ 518 millions d’euros. Cette OPA amicale doit s’achever le 26 septembre.

La France, qui représente 42 % du chiffre d’affaires du groupe, profite tout particulièrement de la consolidation avec CS Group qui a contribué à ses revenus à hauteur de 106,5 millions d’euros. Au total, le chiffre d’affaires France a progressé de 17,1 % pour atteindre un peu plus d’1,19 milliard d’euros. La Défense, le secteur public, l’aéronautique et les transports constituent les marchés verticaux les plus porteurs.

Portée par ses bons résultats, Sopra Steria a relevé son objectif de croissance organique pour 2023 qui devrait atteindre au moins 6 % contre « entre 3 % et 5 % » auparavant. Sur le moyen terme, l’ESN vise une croissance organique de son chiffre d’affaires comprise entre 4 % et 6 % par an.

Econocom : une croissance maintenue grâce aux sociétés rachetées

Bilan plus contrasté pour Econocom. Si le groupe maintient une hausse de 3,9 % de son chiffre d’affaires au premier semestre à 1,34 milliards d’euros, il le doit à sa politique d’acquisitions. L’intégration des sociétés espagnole Semic et néerlandaise Lydis soutient sa division Produits & Solutions (P&S). Sans ces acquisitions, cette activité de distribution de produits et de solutions digitales clés en main affiche une croissance organique en baisse de 2,8 %.

L’activité financement – Technology Management & Financing (TMF) – enregistre, elle, une progression de 2,8 % dont 0,9 % en organique. « Les perspectives commerciales pour les mois à venir permettent toutefois de viser un retour à une croissance plus soutenue au second semestre », estime Econocom. Cette activité affiche un taux de profitabilité de 3,5%.

Après un premier trimestre en légère décroissance, le chiffre d’affaires de l’activité services s’est repris pour terminer avec une progression de 2,6%, une croissance purement organique cette fois. Alors que le taux profitabilité est de 4,3%, une meilleure répercussion des hausses de salaires devrait permettre à cette activité services de « retrouver une marge plus élevée au second semestre ».

Malgré les difficultés conjoncturelles, Econocom maintient son objectif d’une croissance de son chiffre d’affaires de 5 % en 2023. En novembre, le groupe présentera son nouveau plan stratégique assorti de plans d’actions pour chaque métier et région.

Xavier Biseul