AVIS D’EXPERT – Pour Franz Karlsberger, CEO d’amazee.io, récemment acquis par Mirantis et qui propose un hub de diffusion d’applications ZeroOps, l’expérience développeur doit radicalement s’améliorer afin de conserver les talents au sein de la profession.
Au cours des deux dernières années (et même auparavant), durant lesquelles la technologie a permis à de nombreux secteurs de rester productifs, la demande en développeurs a tout simplement explosé. Conséquence de la « grande démission », qui a mis en exergue l’importance de ces métiers, la raréfaction des talents a causé un vent de panique dans le secteur. Dans le monde entier, les circonstances ont aussi poussé de nombreux développeurs et ingénieurs à remettre en cause leur orientation professionnelle, et la reconversion en séduit plus d’un, encore aujourd’hui.
À partir de là, les développeurs restés au sein de leurs équipes ont dû endosser de nouvelles responsabilités pour compenser l’absence de collaborateurs, ce qui n’a eu pour effet que d’accentuer la pression sur les équipes restantes. Si les développeurs comptent rarement leurs heures, ils sont toutefois nombreux à dénoncer une situation qui se dégrade progressivement depuis deux ans, sans aucun signe d’accalmie. Les entreprises étant moins promptes à embaucher dans un climat d’incertitude économique, la demande en développeurs s’est actuellement tassée. Malheureusement pour eux, ces revers de fortune n’ont pas allégé leur charge de travail. C’est même tout le contraire, puisqu’aucune nouvelle recrue ne vient renforcer les capacités des équipes.
De ce fait, les développeurs se retrouvent dans des équipes éparses, noyés sous le travail et en mal de reconnaissance. Un malaise auquel beaucoup répondent d’ailleurs par le fameux « quiet quitting » ou « démission silencieuse ». Pourtant en sous-effectif, les équipes d’ingénieurs sont soumises à des exigences drastiques en matière de performance et doivent répondre aux demandes malgré des effectifs parfois moitié moins nombreux. Du côté des équipes techniques, la pression ne cesse de s’accroître concernant l’apprentissage de nouvelles technologies et compétences pour rester à niveau dans des secteurs en constante évolution.
Enfin, il ne faut pas oublier le problème de la « dette technique ». En cause, une conception négligente, du code mal rédigé ou obsolète, menant à l’accumulation d’une dette que les entreprises chercheront à régler en engageant de nouveaux développeurs. Encore faut-il les trouver, ce qui s’avère de plus en plus difficile. Par voie de conséquence, les équipes sont condamnées à la « dette technique », et doivent ajouter à leurs tâches quotidiennes la résolution d’anciens problèmes. Dans ces conditions de travail peu favorables, le burn out guette les développeurs à chaque instant.
Les difficultés sont plus faciles à accepter lorsqu’elles sont temporaires : elles font partie du métier, constituent un ajustement nécessaire ou durent le temps de se roder. Mais une situation qui s’éternise pendant des mois, voire des années, est vécue tout autrement par les développeurs et équipes d’ingénieurs, donnant lieu à un phénomène mondial : burn out, dépression, santé mentale et physique en péril. Autant de conséquences négatives qui ne peuvent être résolues que par de réelles mesures.
Certains développeurs tentent eux-mêmes d’y remédier, en passant d’une entreprise à l’autre dans l’espoir d’y trouver un meilleur équilibre entre travail et vie privée. De fait, une récente enquête de Gartner révèle que les employés de la tech sont moins susceptibles de rester à leur poste que n’importe quelle autre profession. Seuls 29 % des travailleurs de la tech affirment ainsi qu’ils resteront « probablement » à leur poste.
Pour les entreprises désireuses de poursuivre leur croissance, le départ successif de leurs développeurs n’est tout simplement pas envisageable. Un turn-over trop important empêchera les équipes d’être pleinement productives, ralentissant de ce fait la commercialisation des produits et services, sans compter le mécontentement des employés. La technologie étant au cœur des activités, l’incapacité à retenir les employés qui savent l’utiliser et la développer met forcément les équipes à l’arrêt.
En toute logique, l’expérience négative des développeurs a des répercussions sur toute l’entreprise. Si ces derniers ne bénéficient pas de conditions de travail idéales, en raison d’une dépression, de problèmes de santé ou d’un burn out, leurs employeurs ont peu de chance de rester à la pointe de la technologie et de continuer à offrir des produits concurrentiels sur le marché. Avec cela, une baisse de moral au sein de l’équipe peut avoir un effet dévastateur sur les performances de l’entreprise, jusqu’à détériorer son image auprès du public. C’est un fait, la créativité et la productivité d’une équipe dépendent intrinsèquement de son épanouissement.
Pour résister à cette tendance généralisée, les entreprises cherchent des solutions à leur portée. Certaines optent pour les congés payés, les mois sabbatiques, de meilleurs avantages, des augmentations salariales et la mise en place d’une culture du travail plus ludique ainsi que de codes vestimentaires moins stricts.
Bien que ces mesures soient certainement les bienvenues, et les entreprises sont d’ailleurs encouragées à les mettre en œuvre, elles sont uniquement palliatives : en fin de compte, si la surcharge de travail et la pression perdurent, les développeurs ne pourront pas échapper au burn out.
Quelques symptômes avant-coureurs du burn out chez les développeurs
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Erreurs inhabituellement nombreuses dans le code
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Congés maladie et retards plus fréquents
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Importante charge de travail dans des délais non négociables
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Baisse du moral de l’équipe : moins de rires, de conversations et de camaraderie en général
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Délais de plus en plus longs, projets constamment reportés
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Sentiment général d’insatisfaction ou d’anxiété lors des réunions d’équipe
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Enthousiasme remplacé par un sentiment de défaitisme
Quelle est la meilleure façon de lutter contre le burn out des développeurs ? En ne choisissant pas une solution, mais des solutions concrètes et durables. Le but n’est donc pas de « compenser » la surcharge de travail, mais plutôt d’envisager et d’améliorer l’expérience des développeurs dans sa globalité et sur la durée. S’il est impossible de prédire l’évolution de la situation économique, nous pouvons toutefois affirmer que les conditions de travail des développeurs doivent être améliorées de façon permanente.
Qu’est-ce qui améliore l’expérience des développeurs ?
Le minimum que les développeurs sont en droit d’exiger est de ne pas se sentir submergés par le travail ni au bord du burn out. Afin d’instaurer un environnement de travail propice, un certain nombre de facteurs doivent être pris en compte.
Au travers d’une culture de travail positive pour tous les membres de l’équipe, un des facteurs clés est avant tout une charge de travail réaliste et un emploi du temps gérable. Le télétravail présente plusieurs avantages, mais brouille plus facilement la frontière entre vie privée et vie professionnelle ; dans cette configuration, il convient d’être d’autant plus attentifs aux signes d’épuisement, selon cette publication de Gartner, Hybrid Workforce Models Speed Digital Transformation.
Si l’objectif est de booster les niveaux de productivité des équipes de développeurs, voilà un point qui ne souffre aucun compromis : les développeurs ont besoin d’un meilleur soutien.
Élaborez des pratiques robustes de gestion des produits. Les obstacles et distractions font partie des principaux facteurs contribuant à ralentir la productivité des développeurs. La direction doit donc supprimer ces obstacles qui empêchent les équipes de développement de prioriser la création de valeur avec du code de qualité. Les distractions se traduisent notamment par des instructions et objectifs imprécis, ainsi que des saisies manuelles en tout genre. Si une entreprise dispose des ressources pour investir dans plus d’automatisation, notamment au service de la gestion de projet, nous lui conseillons dès lors de ne pas hésiter.
Autre point à prendre en compte : les outils qui aident les développeurs à accroître leur productivité sans avoir besoin de recruter ni de s’appuyer sur d’autres collaborateurs. Un certain nombre d’outils ou de plateformes triés sur le volet peuvent se révéler d’une grande aide aux développeurs en libérant les équipes de tâches lourdes grâce à l’automatisation ou en confiant leur gestion à ces nouveaux outils.
Automatisez et simplifiez l’arsenal opérationnel. Avec les bons outils, processus et plateformes, vos développeurs peuvent se recentrer sur leur cœur de métier et réduire leur charge mentale, ce qui les prémunit du burn out : la clé réside dans un soutien adéquat pour donner aux développeurs le temps et disponibilité mentale nécessaires à l’analyse critique, l’exploration et les tests, sans aucune pression ni urgence.
La meilleure façon de choisir ses outils et plateformes est d’opter pour ceux qui réduisent les tâches répétitives ou à faible valeur. De même, vous ne regretterez pas d’investir dans des outils qui proposent un cadre de consolidation des processus ou de l’expertise dont votre équipe ne dispose pas encore. Qui dit soutien aux développeurs dit charge de travail en moins, l’important étant de les débarrasser des tâches peu stimulantes pour les laisser se consacrer à celles qui correspondent véritablement à leur fiche de poste.
La ressource idéale pour les développeurs en burn out
Le moment est venu de plaider pour le ZeroOps, dont le principe est le suivant : zéro opération pour les développeurs, équipes d’ingénieurs ou équipes responsables des plateformes. Le ZeroOps en tant qu’ensemble de pratiques permet aux développeurs de délaisser entièrement les opérations et l’infrastructure pour se consacrer à 100 % au code et à la création. En pratique, cela implique qu’une personne, équipe ou plateforme ZeroOps gère l’infrastructure pour votre équipe, afin que cette dernière se recentre sur le développement d’applications.
Souvenez-vous : ZeroOps ne signifie pas l’absence d’opérations, simplement que ces opérations ne sont plus une préoccupation pour votre équipe, et que personne n’est entravé dans ses tâches. En effet, les plateformes ZeroOps automatisent et accélèrent ces processus pour ôter ce fardeau des épaules des employés, déjà bien occupés et stressés.
Considérablement soulagées par le ZeroOps, les équipes sur-sollicitées peuvent enfin retourner à leur travail. Par ailleurs, les développeurs s’épanouissent rarement dans la maintenance et le suivi des opérations et infrastructures. Vous leur offrez donc la possibilité de ne faire que ce qu’ils aiment réellement : développer des applications.