Borland (Micro Focus) dévoile le premier baromètre du développement logiciel, orienté ALM. Cette étude a été menée sur 200 professionnels du développement fin 2012. Cette population est très diverse même si le chef de projet est le segment le plus représenté avec 25 %, le développeur pèse 16 %. Le testeur à peine 1,97 %. Les répondants concernent tous les secteurs et tout type d’entreprises même si l’industrie est le plus grand morceau avec 20 %, avec le secteur informatique (30 % en cumulant) puis la banque / assurance. 71 % des répondants travaillent dans une entreprise ayant plus de 100 salariés (les très grosses entreprises pèsent 30 %). La taille du service informatique s’en ressent forcément : 24 % ont entre 10 et 50 personnes mais 28 % disent avoir de 0 à 10 personnes.
Où sont réalisés les projets et les développements ? Il est intéressant de voir que la situation est variable : 23 % disent travailler uniquement en interne mais 33 % sont réalisés majoritairement en externe mais avec des développements internes. Et 26 % disent faire un développement à la fois interne et en SSII.
Au-delà de la partie purement entreprise, le baromètre évoque le type de plate-forme d’exécutant. Peu de surprises finalement, car cela ne fait que confirmer le marché : Java / JEE domine (60 %) mais .Net est très bien implanté (48 %). Les progiciels / ERP pèsent tout de même 50 % des plates-formes, ce qui est assez logique notamment en grandes entreprises. Les mainframes, bien que marginaux, demeurent très actifs avec 20 % (IBM / Bull).
Mais alors comment sont comprises et vues les solutions de gestion de cycle de vie des applications ? Si le terme ALM est connu, est-il réellement compris pour les DSI, les développeurs, les chefs de projets ? Malgré tout, on peut dire que la compréhension est moins pire que ce que l’on pouvait craindre : 43 % disent connaître l’ALM, au moins de nom. Mais reste à savoir ce que l’on met derrière ALM car il couvre une offre très large et on fait de l’ALM dès que l’on a un référentiel de code, des automatisations de tests et de build. Si l’ALM n’est pas toujours compris, la mise en place de ces solutions devrait se multiplier d’ici 12 mois, même si 57 % disent ne pas avoir de démarche renforcée. Là encore, tout va dépendre de la maturité des équipes et de l’entreprise sur l’ALM mais aussi sur les tests, les méthodes agiles. Pour ceux qui cherchent à compléter leur cycle de vie, plusieurs points critiques sont cités : la gestion des projets, les exigences (éternel problème projet) et l’automatisation des tests. Notons que sur ce dernier, le baromètre ne fait pas de répartition entre les différents tests (et il en existe de nombreux avec des contraintes techniques et fonctionnelles très marquées).
Le marché ALM est très actif avec des acteurs majeurs, qui sans surprise, sont cités par les sondés : IBM, HP, Microsoft (40 %), les solutions Open Source sont très bien placées (38,6 %). Par contre, Borland souffre d’une manque de notoriété criant : 13,6 %.
Deux fonctions critiques sont mises en avant par ce baromètre : l’alignement aux attentes métiers et la qualité logicielle. Mais on constate tout de même que la visibilité des projets, l’automatisation des processus ne sont pas des points importants dans une démarche ALM, alors que ce sont deux points importants avec la collaboration des équipes (qui est bien placée), et le fait de briser les silos internes. Mais alors pourquoi utiliser une solution ALM ? Le baromètre répond : l’amélioration de la satisfaction des utilisateurs, la qualité des livrables, la productivité des équipes. Mais pourquoi adopter l’ALM ou le renforcer, l’argument massue est toujours le même depuis 20 ans : les délais peu ou pas respectés ! Ce n’est pas nouveau et le problème reste entier. Surtout que l’arrivée massive des terminaux mobiles bouscule les contraintes de temps de développement car on parle de jours et non de semaines… Les exigences sont toujours un autre point sensible. Car comment exprimer convenablement les demandes et les exigences auprès des utilisateurs, du métier puis de le interpréter dans la conception du projet ? La feuille Excel et Word restent des outils largement utilisés même s’ils ne sont pas adaptés.
Nous avons vu plus haut que les très grandes entreprises sont très représentées. Et cela se vérifie avec le budget annoncé pour les projets de développement : 54 % dépassent le million d’euros (et 16 % dépassent les 10 millions).