(AFP) – Face à des sénateurs inquiets, les dirigeants du géant informatique français en difficulté Atos se sont voulus rassurants mercredi lors d’une audition, s’engageant notamment à protéger les activités sensibles du groupe.
“Nous nous engageons à ce que les activités dites sensibles soient bien protégées quelle que soit la solution apportée par le repreneur“, a indiqué le président d’Atos, Jean-Pierre Mustier, devant une commission sénatoriale qui souhaite analyser les difficultés financières du groupe.
Mardi, Atos, qui doit être un des piliers informatiques des Jeux olympique de Paris, avait annoncé un accord de principe avec un groupe de banques et l’Etat sur un financement intermédiaire de 450 millions d’euros, permettant de lui donner de l’air jusqu’à la conclusion d’un accord de refinancement d’ici juillet 2024. En échange d’un prêt de 50 millions d’euros, l’Etat aura notamment “une action de préférence” sur Bull SA, une partie de la filiale big data et sécurité (BDS) qui contrôle les activités sensibles et souveraines d’Atos (notamment des supercalculateurs utilisés pour la dissuasion nucléaire et des
contrats avec l’armée française). “Nous avons un accord avec l’Etat pour que des activités qui ne seraient pas à l’intérieur de Bull SA puissent être bougées à l’intérieur“, a souligné
M. Mustier, ajoutant que l’Etat pourrait “investir et acheter les activités dites sensibles si l’actionnariat d’Atos était amené à changer” et qu’il conserverait cette action de préférence “même après le remboursement du prêt“.
Atos souhaite que “le plus de repreneurs possibles” se fassent connaître
Lourdement endetté, le groupe, qui a perdu plus de 80 % de sa valeur en Bourse en un an, a présenté lundi à ses créanciers un cadre de refinancement, alors qu’il est à la recherche de 1,2 milliard d’euros et prévoit de convertir en actions près de la moitié de sa dette qui approche au total les 5 milliards. “Le plan que nous avons partagé avec les créanciers, c’est un plan pour tout le groupe, sans séparation d’actifs” a rappelé Paul Saleh, le directeur général d’Atos, devant les sénateurs. Les propositions des créanciers sont attendues le 26 avril.
David Layani, premier actionnaire d’Atos à travers sa société Onepoint, doit présenter un projet au conseil d’administration fin avril et souhaite lui aussi conserver tous les actifs d’Atos. “Nous sommes très contents d’avoir quelqu’un qui ait confiance dans le groupe et qu’il présente un plan” a commenté Jean-Pierre Mustier, tout en indiquant souhaiter que “le plus de repreneurs possibles” se fassent connaître. “Nous sommes très confiants dans l’avenir du groupe” a-t-il ajouté, assurant qu'”Atos fera son travail de manière tout à fait normal sur l’ensemble des Jeux olympiques.“