Début février, la SSII Atos a officialisé l’arrêt de ses négociations pour racheter DXC, une société de services IT américaine issue de la fusion entre CSC et l’ex-division Services de HP Entreprises. Une bonne nouvelle pour les actionnaires ?
DXC Technology avait confirmé le 7 janvier 2021 avoir reçu une proposition de rachat non sollicitée d’Atos. Ce rachat, le plus important jamais réalisé par la SSII française, était sans doute mal engagé.
Certains investisseurs doutaient de la capacité d’Atos à intégrer, avec profit, une aussi grande société de service IT américaine qui enregistre des problèmes de rentabilité depuis deux ans. La bourse américaine n’avait d’ailleurs pas apprécié cette annonce puisque l’action de la SSII Atos avait perdu jusqu’à 13% de sa valeur le 7 janvier 2021.
L’offre d’Atos est-elle vraiment sous-évaluée ?
D’autant que la direction DXC avait immédiatement annoncé qu’elle trouvait l’offre d’Atos « inappropriée » et sous-évaluée. Une affirmation étonnante quand on sait que le chiffre d’affaires de l’ESN américaine a encore reculé en 2020 (-6%) pour s’établir à 19.5 milliards de dollars, alors que sa dette de DXC n’a cessé elle d’augmenter pour avoisiner les 10 milliards de dollars. A fin mars 2021, le chiffre d’affaires 2020 de DXC Technology devrait être de nouveau en repli, de 11% cette fois, reculant à 17,4 milliards de dollars.
De mauvais indicateurs malgré la décision de DXC de céder plusieurs activités en 2020, dont sa division Santé à Veritas Capital pour 5 milliards de dollars. L’ESN américaine devrait également vendre sa division de trading Fixnetix à Options Technology.
Syntel reste sa plus importante – et coûteuse ? – acquisition à ce jour
Certains investisseurs s’inquiétaient aussi de voir la SSII française racheter un concurrent plus gros qu’elle, très axé sur les infrastructures IT, alors qu’Atos a toujours réalisé des acquisitions ciblées plus petites. Dont celle de Syntel, une autre société américaine de services IT pour laquelle Atos avait déboursé 3,4 milliards de dollars en 2018.
Et qui reste de facto sa plus importante acquisition à ce jour. Et peut-être la plus coûteuse ? En effet, la presse américaine rapporte que la justice américaine a condamné Syntel pour détournement de secrets commerciaux. Si elle ne fait pas appel, la sanction potentielle pourrait avoisiner le milliard de dollars !