Le cours de la SSII Atos s’est effondré le 10 janvier 2022 en Bourse de 17,5% à 31,82 euros car elle n’a pas atteint les objectifs financiers – trop ambitieux ? – qu’elle s’était fixée pour 2021.
Dans les faits, le chiffre d’affaires d’Atos a reculé en 2021 d’environ 2,4% pour s’établir à 10,8 milliards d’euros, alors que la SSII française pariait initialement sur une légère croissance, de l’ordre de 3 à 4 %, avant de revoir ses objectifs à la baisse dès juillet 2021. Autres mauvaises nouvelles, le taux de marge opérationnelle d’Atos n’est plus que d’environ 4% seulement. En outre, sa trésorerie a chuté de -420 millions d’euros suite à une variation de son besoin en fond de roulement (200 M€ pour paiement fournisseurs accélérés, 150 M€ de créances clients décalées, etc.), alors que son objectif était d’être positif.
« Ces chiffres nous conduisent à l’obligation d’émettre aujourd’hui un avertissement sur résultats dû aux écarts significatifs par rapport aux objectifs. Cependant, la plupart des éléments constituant ces écarts importants sont non-récurrents. En particulier, l’écart majeur portant sur le flux de trésorerie disponible résulte essentiellement du besoin en fonds de roulement. », explique Rodolphe Belmer, le tout nouveau directeur général d’Atos dans un communiqué. « Dans ce contexte, je présenterai fin février au conseil d’administration une nouvelle organisation, et au deuxième trimestre un plan qui détaillera les moteurs (du) redressement ».
De nombreux décalages de projets et de signatures de contrats
Le dirigeant explique la forte baisse du chiffre d’affaires d’Atos par rapport aux prévisions par des décalages de projets en 2022, dûs aux perturbations dans la chaîne d’approvisionnement notamment, et des reports de signature de contrats avec de grands clients. La SSII pointe également du doigt la révision d’un important contrat d’externalisation de processus IT avec une grande institution financière britannique.
Atos a perdu plus de la moitié de sa valeur en bourse
Atos est à nouveau dans une mauvaise passe financière depuis la rentrée 2021. Sur un an, la SSII a perdu plus de la moitié de sa valeur en bourse où sa capitalisation boursière a chuté à 3,5 milliards d’euros. L’ESN a alors choisi de sortir du CAC 40 en septembre, un mois avant qu’Elie Girard, l’ancien directeur financier promu à la tête d’Atos, ait été poussé vers la sortie après deux ans de mandat.
Rappelons que ni lui, ni ses prédécesseurs, n’ont vraiment démontré leur capacité à générer une croissance organique soutenue pour Atos, groupe qui s’est surtout (trop?) construit à coup d’acquisitions successives grâce à Thierry Breton, l’ex-PDG emblématique de la SSII.
La grande question désormais est de savoir si des ESN concurrentes, françaises ou étrangères, ne vont pas profiter de la mauvaise passe financière d’Atos pour tenter d’en prendre le contrôle en 2022.