Le groupe informatique Atos, en difficulté, a annoncé mercredi être en discussions préliminaires avec Airbus pour la cession de sa branche stratégique (BDS) spécialisée en big data et cybersécurité, ce que le groupe aéronautique a confirmé.
Atos va “ouvrir une phase de due diligence (procédure détaillée d’examen des comptes, ndlr) avec Airbus, dont l’offre indicative d’une valeur d’entreprise de 1,5 à 1,8 milliard d’euros porte sur l’intégralité du périmètre BDS“, indique la société dans un point de marché.
Cette nouvelle cession est envisagée par le groupe informatique qui doit se désendetter et prévoit désormais d’aller “bien au-delà” de l’objectif de “400 millions d’euros” envisagés en juillet afin d’honorer ses échéances de financement.
Honorer ses échéances de financements
Atos indique avoir décidé d’adapter sa stratégie afin “de conserver un mix d’activités qui demeurera attractif pour ses employés ses clients, ses créanciers et ses actionnaires, tout en assurant le remboursement et le refinancement de ses dettes financières”, composées ainsi :
- le prêt à terme A (term loan) de 1,5 milliard d’euros, arrivant à échéance en janvier 2025 sous réserve de deux extensions, de 6 mois chacune, dont Atos dispose selon des conditions usuelles (notamment absence de cas de défaut et paiement de la commission d’extension). La première extension de 6 mois prendra effet le 29 janvier 2024 :
- l’emprunt obligataire de 500 millions d’euros à échéance en novembre 2024 ;
- l’emprunt obligataire de 750 millions d’euros à échéance en mai 2025 ;
- la facilité de crédit renouvelable de 900 millions d’euros à échéance en novembre 2025;
- l’emprunt obligataire de 350 millions d’euros à échéance en novembre 2028 ;
- l’emprunt obligataire de 800 millions d’euros à échéance en novembre 2029.
“La direction et le conseil d’administration considèrent que parmi les différentes cessions potentielles, la vente de BDS serait un élément déterminant, permettant aux activités demeurant dans la société de conserver un intérêt stratégique“, indique le groupe.
Des discussions à un stade préliminaire
Les discussions entre Airbus et Atos sont à un stade préliminaire, et ne sont pas sûres d’aboutir “à un accord ou une transaction“, a souligné le groupe aéronautique, même si cette acquisition pourrait lui permettre de renforcer son portfolio “en matière de défense et sécurité grâce à des capacités de premier plan dans les domaines du cyber, du calcul avancé et de l’intelligence artificielle”. Atos indique avoir reçu une deuxième marque d’intérêt pour une partie du périmètre de BDS, sans dévoiler le nom de la société.
Face à des conditions de marché difficiles, le groupe “n’exclut pas des cessions d’actifs complémentaires” si le projet de cession de sa branche Tech Foundations n’aboutit pas. Atos a prévu en 2022 de se scinder avec, d’un côté, la branche Tech Foundations (infogérance) et, de l’autre, la branche stratégique Eviden (Cloud, cybersécurité, supercalculateurs). L’été dernier, le groupe a décidé de vendre Tech Foundations au milliardaire tchèque Daniel Kretinsky. Eviden serait en revanche mise en Bourse, après une augmentation de capital initialement prévue de 900 millions d’euros, et revue à la baisse mercredi.
“Les discussions se poursuivent sur le prix à payer, la structure de l’opération et le transfert d’une très grande partie des passifs attachés à Tech Foundations. Comme pour toutes négociations, il n’y a aucune certitude qu’elles aboutissent à un accord. En outre, l’évolution des conditions et des réactions de marché nécessitent de réduire la taille initialement prévue de l’augmentation de capital d’Eviden“, indique Atos dans son communiqué.
Juliette Paoli avec AFP