Les solutions de Digital Asset Management, ou gestion des ressources numériques, connaissent un regain d’intérêt. Ces offres nées à la fin des années 80 ont d’abord visé les responsables des médiathèques dans les entreprises. Elles ont ensuite séduit les professionnels du marketing en les aidant à rationaliser leurs processus de campagne. A l’heure de l’infobésité, le DAM se veut un moyen de maÎtriser la gestion de l’information non structurée dans un environnement de flux multicanal. Il s’agit de faciliter le partage de contenu à l’intérieur comme à l’extérieur de l’entreprise, vidéos, photos, audio, PDF, fichiers bureautiques ou encore e-mails, en mettant à disposition ces ressources numériques dans un référentiel unique. L’avènement du Cloud et des plateformes de services facilite cette organisation. « Jusqu’en 2010, la fonction traditionnelle du DAM était de structurer un fonds média, de façon à pouvoir et facilement retrouver des données. Aujourd’hui, le DAM se place au centre d’un écosystème qu’il alimente en ressources numériques, en fournissant une gestion fine des droits d’accès, essentielle dans le cadre d’une collaboration des équipes impliquées », souligne Rémi Doutressoulles, Product Marketing Specialist chez Oodrive.
« Une solution de DAM prend en charge le cycle de vie des fichiers, de leur création à leur conservation en passant par la gestion des droits associés à leur usage. Elle s’appuie sur les métadonnées et la taxonomie pour faciliter la recherche des fichiers », ajoute Allan Ménard, Digital Marketing Specialist France chez Bynder.
Interface centrale et référentiel commun
Création, gestion, distribution, réutilisation et préservation des ressources numériques sont les phases clés prises en charge par une solution de DAM à travers une interface centrale et un référentiel commun. Les métriques de performance des offres sont connues. « Le DAM a un impact très fort sur la productivité, sur la gestion de risques, sur la réduction des coûts de création, et permet même de retenir en interne les talents qui ont besoin de travailler dans un environnement performant », souligne Olivier Binisti, Principal Value Consultant chez Adobe. Le ROI est d’autant plus rapide que les solutions de DAM sont pour la plupart désormais dopées à l’intelligence artificielle. L’IA est avant tout exploitée pour automatiser l’extraction d’informations qui permettent de tagger les différents fichiers au moyen de métadonnées. Plus que pour du texte, le traitement des vidéos et des photos nécessite des ressources adaptées. Le machine learning est alors essentiel pour doter le système d’une capacité de reconnaissance visuelle jusqu’alors effectuée manuellement.
« L’apprentissage est réalisé sur les données métier des clients. La reconnaissance automatique d’artefacts ou d’éléments dans l’image permet de gagner énormément de temps. La détection d’erreurs en amont des traitements participe aussi à l’optimisation des processus », explique Eric Barroca, CEO de Nuxeo.