Les annonces des grands acteurs français ont occulté en partie le lancement du Cloud souverain inauguré le 30 septembre, qui est lui basé sur AWS.
Certes, Monaco Cloud est basé, lui, sur AWS, mais Pierre Puchois, CEO de Monaco Cloud, met les choses au point : « Là où les deux initiatives françaises de Cloud souverain utilisent la stack technique d’un Google ou d’un Microsoft, ce n’est pas notre cas avec AWS. Nous avons un partenariat avec AWS qui permet d’ouvrir le champ des possibles des utilisateurs pour aller consommer de la ressource AWS, mais que nous ne considérons plus alors comme souveraine. Nous permettons à nos utilisateurs d’avoir des workloads, des cas d’usage, dans lesquels ils vont consommer de la ressource souveraine gérée à Monaco et potentiellement d’aller utiliser pour leurs propres besoins des fonctionnalités sur AWS dont Monaco Cloud ne disposerait pas. »
Monaco Cloud « est installé dans nos datacenters gérés et managés par nos équipes ». Il y a deux datacenters à Monaco, et un troisième devrait ouvrir « courant 2022 », précise le responsable. Par ailleurs, les données hébergées seront également prochainement sauvegardées sur un site de l’e-ambassade de Monaco au Luxembourg – ces espaces sont gérés par l’Etat luxembourgeois -, en prévention de tout risque majeur.
Souverain, Monaco Cloud l’est juridiquement puisque l’actionnariat de cette société privée est “100 % monégasque” avec l’Etat comme actionnaire majoritaire et Monaco Digital comme partenaire industriel actionnaire. En matière de sécurité, Monaco Cloud a pour ambition la certification PINH – équivalente au référentiel français SecNumCloud – mais également ISO 27001 et HDS pour les données de santé.
« Une offre commerciale pertinente »
Monaco Cloud permet de stocker les données étatiques comme celles des acteurs privés en Principauté. Il se veut « une offre commerciale pertinente ». « Ce n’est pas du Cloud de l’Etat, par l’Etat, pour l’Etat », même si l’Etat en est le premier client pour ses nouveaux services numériques autour de la smart City, de l’e-santé, de l’e-éducation ou encore de l’e-administration proposés autour de son projet “Extended Monaco”. Il s’adresse tout autant, si ce n’est davantage, aux entreprises situées à Monaco et ailleurs pour qu’elles disposent de services comme les machines virtuelles, le stockage ou la sauvegarde. Il s’agit de « proposer des services d’opérateur de Cloud sur un marché international », résume Pierre Puchois. « En 2026, le but est d’avoir 80 % du chiffre d’affaires réalisé avec le privé et 20 % avec le gouvernement ». Le monde bancaire a d’ores et déjà répondu présent, indique le dirigeant, qui a fait partie de l’aventure Cloudwatt en France. Un Cloud qui peut aussi faire de la concurrence aux Clouds souverains français. Des sociétés hexagonales ont d’ailleurs d’ores et déjà contacté l’entreprise, révèle Pierre Puchois.