De simple fabricant d’automobiles, Volvo devient déjà un prestataire de services et de données géolocalisées (lire l’encadré). Sa stratégie Big Data consiste à utiliser les données de capteurs connectés pour prédire la satisfaction de ses clients et réduire leurs coûts de réparation.
Par effet de bord, les véhicules connectés transforment l’organisation interne : « On a démarré un changement culturel qui fait disparaître la frontière qui subsistait entre la R&D et la DSI. Nous développons sur des principes communs, agiles, avec une coopération plus étroite entre l’innovation et le service IT. Nous avons aussi recruté un Chief Digital Officer, transfuge de McDonalds », retrace Jan Wassen, le directeur en charge des interactions avec les conducteurs de Volvo. En rapprochant deux flux de données distincts, il bâtit déjà ses propres modèles prédictifs. « Nous captons les réclamations des clients et nous les consolidons avec les diagnostics techniques des véhicules dans un entrepôt de données Teradata. Nos solutions d’ingénierie s’inspirent de ces analyses pour mettre fin aux pannes critiques », confirme-t-il. La traçabilité des voitures facilite l’auto-partage et ouvre de nouveaux horizons aux commerces voisins ainsi qu’aux campagnes marketing du constructeur.
Par ailleurs, Volvo est associé à plusieurs projets de recherche Européens pour optimiser les flux routiers et la sécurité par échanges de données entre les véhicules. Il développe et réalise des tests en réalité augmentée susceptibles de corriger des erreurs de conception : « Travailler sur des composants virtuels nous permet de détecter plus vite d’éventuels conflits entre les couches de circuits de l’automobile, modélisés en 3D et projetés dans le casque d’immersion Hololens de Microsoft ».
L’élasticité dans le Cloud et sur site
La nouvelle plateforme Intelliflex de Teradata a été lancée lors de Teradata Universe, début avril à Nice. Ce serveur de base de données embarque 18 CPU dual-core, contre 8 auparavant, et sa baie de disques retient des modules SSD de 1.6 To, 6.2 To ou 16 To distribués sur l’ensemble du rack. L’élasticité intégrée permet de changer la configuration système de la plateforme en cinq minutes seulement. Par exemple, lorsqu’une charge applicative importante requiert de doubler le nombre d’unités centrales, la plateforme facilite le passage de 4 à 8 nœuds afin de traiter près de cinq fois plus de requêtes durant une heure, puis revient à la situation initiale une fois le pic d’activités terminé. « Nous pouvons offrir de l’élasticité dans le Cloud et sur les sites de l’entreprise à présent. La plateforme Intelliflex apporte de la souplesse aux entreprises qui doivent gérer dynamiquement la croissance de leurs workloads », résume Chris Twogood, responsable marketing de Teradata. Il prévoit aussi un intérêt croissant pour les plateformes multi-fonctions telle l’Intellibase, capable d’exécuter le framework Hadoop et de soutenir simultanément tout l’écosystème de gestion de données. On le constate, les architectures modernes associent caches NVMe, disques SSD, disques SAS et processeurs multi-cœurs. Cette combinaison permet de consolider plusieurs flux de données brutes issues de sources internes et externes, via des entrées-sorties à très haut débit. Elle permet de former de vastes entrepôts de données prêts à fournir de nouveaux indices métiers à un plus grand nombre d’utilisateurs. Progressivement, la plateforme de stockage va donc démocratiser les traitements analytiques et guider les activités quotidiennes des salariés.
Adoption des infras hyperconvergées
L’entreprise apprécie les solutions de stockage capables d’évoluer en performances et en capacités, au moindre coût. Mais les choix d’architecture varient aussi en fonction de la culture locale : « La France est l’un des premiers pays à adopter les infrastructures hyperconvergées. Je crois que cela vient d’un désir d’expérimenter les nouvelles technologies proposées à un juste prix. La culture Allemande pousse davantage à assembler par soi-même les plateformes du datacenter. Et le Royaume-Uni est entre les deux, avec des jeunes pousses entrepreneuriales et des grandes entreprises tournées vers l’ingénierie », remarque Nigel Moulton, directeur technique en charge des solutions et plateformes convergées de Dell EMC.
Son expertise des réseaux l’invite à freiner la multiplication dans le datacenter des baies de stockage dédiées à la déduplication, au chiffrement ou à l’erasure coding, une protection par fragmentation des données. « Attention à l’inflation du nombre de connexions physiques et à l’envol des coûts d’administration. La mise en rack des appliances permet, au contraire, de consolider les fonctions et d’investir de façon plus progressive ».
Vers un stockage mixte, sur site et externalisé
Concernant l’adoption du Cloud hybride, observe-t-il des différences d’un pays à l’autre ? « Pas vraiment. Chacun préfère savoir ses données à l’abri dans son pays, entre ses murs ou chez un hébergeur local. Je vois se généraliser partout un stockage mixte, sur site et externalisé. Lorsque l’entreprise réalise que le Cloud public n’est pas nécessairement plus économique, elle se tourne vers un stockage hybride, multiCloud, offrant plus de choix. Le Cloud reste un modèle de production plus qu’une destination », conclut-il.