Lors du salon Cloud Europe Expo, en mars dernier à Londres, les boîtiers de stockage pour le Cloud côtoyaient des logiciels d’administration innovants, souvent proposés en open source. La société irlandaise MPStor basée à Cork, privilégie ainsi l’hyper-convergence autour d’une architecture évolutive horizontalement (scale-out). Cet éditeur complète l’infrastructure OpenStack par des outils d’automatisation visant à réduire les investissements et le coût d’exploitation du centre de données. Plusieurs instances de petits boîtiers standards font évoluer la capacité dans le temps, sans perte de performances et sans surcoût au niveau de la maintenance. « L’intégration des ressources de calcul, de stockage et de virtualisation est complexe. Les parties prenantes du datacenter ont besoin d’une gestion par tableaux de bord et de fonctionnalités d’automatisation complémentaires », signale William Oppermann, le fondateur et dirigeant de MPStor. Suivant le succès des distributions linux, il estime qu’OpenStack et ses composants, même incomplets, deviennent incontournables à présent. La communauté OpenNebula, également présente à Londres, enregistre aussi quelques succès comme le site Runtastic, créateur de services pour le suivi d’efforts physiques de 50 millions d’utilisateurs dans le monde.
« OpenStack et ses composants, même incomplets, deviennent incontournables. » William Oppermann, MPStor
L’hyper-convergence veut fournir au Cloud une gestion opérationnelle plus efficace, avec des ressources approvisionnées automatiquement ; en contrepartie, elle revient à placer tous ses œufs dans le même panier, ce qui s’avère toujours délicat en cas de panne. Adopter un stockage virtualisé revient à transformer la gestion de ses données. Dans cette migration, l’entreprise recherche une administration plus efficace de l’ensemble des ressources disques en place.
L’équipementier Promise Technology suit aussi l’approche scale-out. Riche d’accès multi-protocoles, sa plateforme VSky A-Series concentre les sauvegardes, soutient les environnements virtuels et accélère l’édition et la diffusion de contenus multimédia. La plateforme de stockage tout-en-un est conçue pour gérer et protéger, sous une seule et même interface, des fichiers (NAS), des blocs (SAN iSCSI) et des objets distribués. Dans le centre de données, l’application virtuelle FileCruiser fournit une solution de partage et de synchronisation des fichiers stockés par la plateforme VSky. Autre nouveauté, le contrôleur NAS double-tête Vess R2000 de Promise Technology, compatible avec vSphere de VMware, assure une haute disponibilité des accès aux fichiers.
Toujours des tâtonnements au niveau du PaaS
« On a vu beaucoup de matériels pour l’infrastructure Cloud sur Cloud Europe Expo, à Londres. Ce sont des équipements spécifiques incluant des outils de surveillance et d’administration. Mais au niveau des plateformes et des applications pour le Cloud, on est encore dans les tâtonnements », observe Jean Parpaillon, ingénieur de recherches à l’INRIA. Il est impliqué dans un nouveau projet collaboratif présenté sur le stand de la communauté OW2 : « le projet OCCIware regroupe dix partenaires voulant apporter aux services Cloud des outils d’ingénierie du logiciel. Ce sont des outils standards et homogènes pour faciliter le travail des développeurs Cloud, des concepteurs d’applications Big Data et de services pour les objets connectés. »
Marc Dutoo, coordinateur de ce projet bâti sur l’interface Open Cloud Computing Interface de l’OGF (Open Grid Forum) est responsable R&D chez Open Wide. Il note pour sa part des visiteurs très éduqués outre-Manche, en quête de solutions matures qui conviennent à leurs attentes : « l’open source est le moyen le plus rapide d’aller au contact de l’utilisateur. Les clients n’ont plus envie de subir un verrouillage fournisseur. Le paysage du Cloud peut changer très vite, comme le montre la percée de Docker (Ndlr: outil libre qui automatise le déploiement d’applications dans des conteneurs logiciels) ». Selon lui, Il existe beaucoup de standards au niveau de l’infrastructure, tandis qu’au niveau de la plateforme, « chaque éditeur propose sa propre sauce, ce qui revient à suivre leurs idées lorsqu’on travaille avec eux. Au niveau des applications, il y a encore beaucoup à faire pour intégrer les composants afin de former des solutions professionnelles. Le projet OCCIware vise à amener cette standardisation, présente au niveau de l’infrastructure, à traverser les couches vers la plateforme et les applications. »