L’avocat Olivier Iteanu, dans son ouvrage “Quand le digital défie l’État de droit” (éditions Eyrolles, 2016) souligne plusieurs points qui paraissent encore d’actualité : « La législation européenne subit un certain nombre de facteurs qui la diminuent : mauvaise rédaction des textes, difficultés à poursuivre les délinquants sur les réseaux numériques, lobbying efficace à Bruxelles contre les intérêts européens, introduction dans certains textes européens de concepts directement importés du monde anglo-saxon, tentation de certains juges de raisonner autrement que par le syllogisme traditionnel. »
Autant dire que la souveraineté européenne a de nombreux obstacles devant elle. Olivier Iteanu fait néanmoins remarquer, quand nous l’avons interrogé, que « l’idée du Cloud souverain reste d’actualité. Elle avait été prise par le mauvais bout, conduisant en France à dilapider de l’argent public et à l’échec de sa mise en œuvre. »
François-Xavier Vincent, CISO et DPO de Oodrive, donne son point de vue : « Construire une alternative européenne est difficile. Il faut faire attention aux rachats de petites sociétés européennes, futurs champions potentiels, et il faut un soutien politique pour préserver la souveraineté. Il y a certes une prise de consciences de la France et de l’Allemagne face à la Chine ; il ne faut pas être trop naïfs et être des alliés pragmatiques des américains. »