Le refroidissement, une vraie gageure.

A cette table ronde, Nicolas Aubé faisait figure de précurseur. Céleste est en effet l’un des rares opérateurs à mettre en oeuvre un data center tout neuf, basé sur les dernières conceptions énergétiques. “Nous désirions un immeuble conçu pour assurer un refroidissement par air et non plus par liquide, expliquait Nicolas Aubé. Les cinq étages sont construits avec des corridors d’air chaud et froid qui constituent des colonnes qui parcourent le bâtiment. L’air frais est soufflé depuis le sous-sol tandis que l’air chaud est évacué par le toit. En période tempérée, nous fermons le toit et envoyons le chaud dans les sous-sols de telle façon qu’il soit refroidi et renvoyé ensuite sur la face avant des baies”. Nicolas Aubé a également imposé des systèmes de mesure de la consommation, de façon à assurer à ses clients une facturation au kilowatt/ heure. “Chaque arrivée électrique est mesurée par des sondes tandis que les logiciels que nous avons développés collectent et trient les valeurs”. Sébastien Enderlé approuve cette manière d’agir. “Il faut bien avouer que la plupart de nos clients n’ont aucune idée de la puissance dont ils auront besoin, explique-t-il. Ceux qui le savent sont ceux qui viennent de chez un autre hébergeur”. Stéphane Duproz reconnaît cependant que les clients sont de plus en plus au fait de la technologie. “Nous recevons de plus en plus de demandes formulées en kilowatt plutôt qu’en mètre carré”. Mais les questions de refroidissement sont rapidement revenues au centre de la discussion. Céleste va ainsi tester en grandeur nature le fonctionnement de son data center sans climatisation pour simuler une éventuelle panne. Fabrice Coquio de son côté assurait que certains hébergeurs arrêtaient les ordinateurs dès que l'atmosphère ambiante atteint les 35 degrés et préconisait une sensibilisation des clients sur ce sujet. Il recommandait également d’encourager les constructeurs à fournir des machines supportant des températures plus élevées. “Plus précisément, les serveurs fonctionnent toujours, mais les processeurs ne sont plus en mode efficient”. En conclusion, Fabrice Coquio donne des conseils de bon sens, mais efficaces : “Il est nécessaire de penser ses besoins de haute densité avant la construction d’un site et prévoir ses contraintes d’exploitation. Il faut par exemple prévoir le bon dimensionnement de ses groupes électrogènes et optimiser les onduleurs en fonction de la puissance des baies. C’est possible, leurs logiciels embarqués sont conçus pour cela”.