Accueil Le point de vue de 2 startups sur les grands groupes

Le point de vue de 2 startups sur les grands groupes

Les startups veulent avant tout faire avancer les projets communs simplement et rapidement, en relation avec les décisionnaires du groupe. Voici deux exemples significatifs.

 

Stuart

Quand un groupe prend le contrôle d’une startup

Quand un groupe prend le contrôle d’une startup, la question de l’intégration se pose. Stuart, créée début 2015, a vu entrer Geopost, la branche express du groupe La Poste, à son capital à l’été 2015 avant d’être rachetée à 100 % en mars 2017. Stuart, une plateforme technologique de livraison urbaine rapide, connecte des commerces à une flotte de coursiers indépendants à vélo. Elle offre le dispatch automatique des livraisons aux particuliers, la géolocalisation de coursiers en temps réel, l’intégration API avec tous types de commerçant. Damien Bon, PDG de Stuart, prévient :

Damien Bon


« En général, si l’intégration est trop forte, elle bride l’innovation. Il ne faut pas casser le circuit court de décision, composé de profils jeunes à la volonté de disrupter. »
Il dit avoir saisi une opportunité : « Geopost a une dynamique historique d’acquisitions, tout en laissant ses filiales autonomes. L’opération a été réalisée pour notre plateforme IT, avec la volonté d’en faire la plateforme de logistique urbaine du groupe, notre pool de livreurs indépendants, et notre schéma de transport écologique. Nous avons, sous son contrôle, entière responsabilité de notre feuille de route ; nous savons qu’il faut produire du résultat, comme avec un fonds d’investissement d’ailleurs. Les filiales de Geopost (DPD à l’international, Chronopost, Seur, Pickup) sont des clients privilégiés : la relation client/fournisseur permet de développer une dynamique saine, fondée sur la culture du service. Néanmoins, certaines questions restent en suspens, par exemple : faut-il une intégration plus forte au niveau de l’IT ? »

 

Stockbooking

La solution de l’intrapreneuriat

Si beaucoup de startups ne sont pas soutenues directement par des grands groupes, le meilleur moyen d’être accompagné, c’est d’être salarié d’une grande entreprise qui cherche à innover, et de créer sa société.

Nikolina Apostolova

C’est le cas de Nikolina Apostolova, juriste internationale chez FM Logistic depuis 2011, devenue intrapreneuse en 2015. Elle participe, début 2015, à une initiative du prestataire logistique français pour réfléchir à de nouveaux modèles logistiques et de nouveaux types de services. Cela débouche à la création d’un incubateur et de trois nouvelles offres opérationnelles, dont Stockbooking, dirigée par Nikolina Apostolova. Cette plateforme full web met en relation des entreprises cherchant et offrant des surfaces de stockage temporaire. La filiale de FM Logistic dépose ses statuts en juin 2016, un premier client en poche, les maillots de bain Triumph. « J’ai dû vendre le projet en interne, à commencer par le comité exécutif, explique la gérante de Stockbooking. J’ai bénéficié de l’approche métier du groupe. J’ai eu l’appui d’experts en interne pour parfaire l’offre de services, la stratégie de déploiement, et celui d’un cabinet d’études de marché, fournisseur de FM Logistic. Nous bénéficions de services d’assurance, de l’agence de communication du groupe. Ce dernier est aussi l’un des fournisseurs de capacité de stockage. De plus, l’adossement à un grand groupe accélère les réponses des prestataires externes, notamment informatiques. » Elle a obtenu un financement de la BPI et sollicite d’autres groupes pour faire partie de l’actionnariat, afin de financer des développements IT. Aujourd’hui, l’entreprise compte trois personnes, et va en embaucher trois autres.

 


Les grands groupes peuvent s’améliorer

Le baromètre 2017 de la relation startups/grands groupes de la société de conseil bluenove et du Village by CA, mené auprès de 117 startups et 51 représentants de grandes entreprises, montre que si les grandes entreprises se satisfont de la situation, les startups considèrent, elles, que leurs interlocuteurs peuvent s’améliorer. 84 % d’entre elles estiment que le délai d’exécution par les grands groupes est lent ou très lent, 44 % que les objectifs des groupes sont peu clairs ou pas du tout clairs, 55 % considèrent que leur relation avec les grands groupes est « peu ou pas du tout équilibrée ». Toutefois, 63 % estiment la communication avec les grandes entreprises « très facile à facile. »