Logistique
Quand la reconnaissance vocale, les objets connectés et la gestion des services sont combinés, le logisticien automatise ses procédures, réduit ses coûts et gagne en performances.
« Notre transformation numérique suit trois axes simples : le développement d’outils conformes et confortables, la fourniture de services apportant un gain réel aux managers et procurant des résultats financiers immédiats », résume Christophe Poiron, le DSI de la filiale française du géant mondial de la logistique Kuehne+Nagel. Cette ligne stratégique conduit l’équipe IT à retenir un cadre de travail pour mettre en œuvre, intégrer et déployer rapidement de nouveaux services.
La commande vocale entre dans l’entrepôt
Parmi les innovations récentes, l’introduction de processus vocaux dans les entrepôts accélère la préparation des marchandises à expédier. La solution de reconnaissance vocale retenue doit être « la plus simple, la plus efficace et la plus rapide à mettre en œuvre ». C’est une étape clé de la transformation logistique numérique dans un environnement où la précision reste primordiale. « L’intégrateur HubOne nous a suggéré cette modernisation. C’est un partenaire avec lequel on peut réfléchir à l’amélioration de nos processus », apprécie Christophe Poiron. Le retour sur investissement sera d’autant plus rapide que les erreurs de saisie et d’interprétation sont minimisées et que les inventaires sont dorénavant simplifiés. Au-delà des micro-casques équipant les caristes d’entrepôt, les services informatiques du transporteur s’ouvrent à d’autres objets connectés. Les boîtiers GPS facilitent le suivi des conteneurs, tandis que les sondes thermiques communiquent la température des marchandises régulièrement.
Chez Kuehne+Nagel, ces capteurs tracent les expéditions de produits à température dirigée ; ils sont eux-mêmes suivis par une plateforme de gestion de services d’origine EasyVista. Le DSI perçoit rapidement dans ce logiciel de Service Management une solution transverse d’automatisation capable de mesurer et d’optimiser les performances de nombreux services internes. « Grâce aux processus automatisés, on peut savoir d’où l’on part et identifier précisément où l’on peut s’améliorer ; les résultats sont encourageants. Notre action rapproche les utilisateurs d’unités fonctionnelles (RH, DAF, achats généraux) après avoir réuni les métiers du support technique et de la résolution d’incidents », souligne le DSI.
Des marchandises suivies en temps réel
L’ouverture de son portail KN FreightNet améliore la qualité des échanges de données du transporteur. Destiné initialement aux clients du transport maritime et aérien, ce service en ligne évalue les tarifs d’expédition, en moins de 30 minutes. La partie routière est en cours d’intégration ; les chauffeurs de poids lourds déclareront et détailleront bientôt eux-mêmes les éventuels incidents de parcours, depuis leur téléphone.
Face à la multiplication des services et des terminaux mobiles, la gestion du parc technique abandonne les tableaux Excel dès 2009. La DSI franchit un nouveau cap en avril 2016 avec la mise en œuvre du suivi du cycle de vie des services, puis fin juin 2016, avec le portail de gestion des incidents délivré en mode SaaS. « Notre expérience du modèle SaaS avec EasyVista convient bien à notre mode de fonctionnement. Cette solution orientée métiers reste accessible partout et tout le temps. Grâce à elle, on accélère la création et la gestion des demandes de services ».
L’industrialisation concerne même les demandes et le suivi des formations, avec +30% de sessions dispensées en un an.
Le groupe K+N en quelques chiffres
Géant de la logistique contractuelle, Kuehne+Nagel emploie 69 000 personnes et gère plus de 9 millions de m2 d’entrepôts répartis sur 500 sites dans le monde. Créé en 1890 à Brême (Allemagne), le groupe assure la logistique contractuelle de nombreux cybermarchands, gère cinq dépôts de produits pour le compte d’un géant du e-commerce, assure le transit international maritime, terrestre ou aérien de nombreux clients. En coulisse, trois datacenters interconnectés à Hambourg, New-York et Hong-Kong assurent la haute disponibilité de l’ensemble des informations. La filiale française compte un peu plus de 9 000 salariés.