Carambar, Poulain, Krema, La Pie Qui Chante, Rochers Suchard ou Malabar sont des marques iconiques aujourd’hui 100 % françaises, suite à la reprise par Carambar & Co de ces activités précédemment dans le périmètre de Mondelez. Au rachat en 2017, une interrogation : comment opérer le système d’information ?
L’entreprise emploie 1 000 collaborateurs, répartis sur cinq sites de production en France : à Blois, Marcq-en-Barœul, Saint-Genest, Strasbourg et Vichy. Au rachat, dans la négociation, Mondelez doit fournir pour Carambar un SI devant être complètement autonome et déconnecté de son système, le même jour que la vente, le 2 mai 2017, explique Marc Boullier, le DSI de Carambar. Il est alors prévu que le SI sera construit « soit avec des briques prises dans le Cloud, soit avec des solutions copiées-collées de Mondelez ». L’enjeu est crucial : livrer les produits en temps et en heure aux clients.
Stabiliser les processus et passer en mode prédictif
Jusqu’à la fin 2017, l’entreprise s’attache à stabiliser les processus, et a de quoi se réjouir avec un taux de service (nombre de camions arrivant à l’heure prévue) de 98 %. Une cellule de « démarrage » fait remonter pendant plusieurs mois les incidents informatiques. L’outil Planner, d’Office 365, est utilisé pour faire remonter les plus critiques. De 150 incidents de tous types par semaine, il n’en reste plus aujourd’hui que 50, dans la norme.
Mais l’entreprise « est myope sur ce qui se passe dans le système d’information, relate Marc Boullier, nous adoptons alors une solution de supervision. Dans les trois auditées, nous avons choisi PRTG de Paessler, qui nous permet de découvrir plus finement notre SI et de mettre en place une maintenance proactive. Nous sommes prévenus des signaux faibles qui arrivent sur des éléments d’infrastructure ou d’application, comme par exemple le taux de remplissage des disques durs chaque semaine, ce qui nous permet de savoir quand ils seront pleins ». L’outil permet aussi à Carambar de mieux connaître les systèmes qui peuvent être connectés « à droite et à gauche », à l’instar des badgeuses dans les usines.
Améliorer la productivité des usines
Il faut ensuite « passer la seconde et transformer réellement l’entreprise ». Le traitement des factures fournisseurs est automatisé (voir encadré). Du côté des usines, « qui ont été délaissées pendant un certain temps », l’accent est mis sur l’amélioration de la productivité. « Nous avons déployé un outil de GMAO révolutionnaire, Mobility Work, une plateforme de maintenance qui mutualise les données de tous ses clients. » Après avoir réalisé un pilote en 2018 sur 4 des 5 usines, Carambar & Co peut maintenant capitaliser sur 3,6 millions d’heures de maintenance par an de tous les clients, notamment grands comptes, de la startup. Une gigantesque source de connaissances sur les machines-outils, très utile pour la maintenance prédictive.
Dernier grand projet mis en place : un catalogue des produits pour maîtriser les images et la qualité de l’information délivrée sur l’ensemble des plateformes e-commerce en France et dans le monde. Une reprise en main des descriptifs des produits d’autant plus nécessaire que l’entreprise a de fortes ambitions à l’international. Fin décembre, elle a passé de nombreux partenariats dans le monde avec des distributeurs aux Etats-Unis et Canada, en Australie, Nouvelle Zélande, Suisse, Allemagne, Autriche et Espagne.
Automatisation du traitement
des factures fournisseurs
40 000 factures par an venant des quatre coins du monde… En 2018, Carambar s’attaque au système financier récupéré de chez Mondelez, et relocalise le traitement des factures réalisé en partie à Bratislava.
La société fait appel à Itesoft et à sa solution SaaS Streamline for Invoices pour la dématérialisation des factures fournisseurs. « Elle repose sur une plateforme mutualisée qui capitalise sur l’historique des bases fournisseurs des autres clients Itesoft. Et lorsqu’une optimisation est réalisée, ce sont tous les utilisateurs qui en bénéficient. C’est pour nous la garantie de déployer rapidement sans phase d’apprentissage et avec le maintien dans le temps des meilleurs taux d’automatisation ».
« Au bout d’un mois, 67 % des factures sont automatiquement reconnues par le logiciel et sont injectées dans l’ERP, précise Marc Boullier. L’objectif final est clair : gagner du temps et se concentrer sur l’analyse comptable, le pilotage et la qualité de la relation avec les fournisseurs ».