Le poids lourd du Records Management se diversifie, notamment en accélérant la mutation de son offre vers le Cloud.
Aujourd’hui, Iron Mountain emploie environ 20 000 personnes sur près de 1 000 sites représentant plus de 6,2 millions de m2 dans 32 pays. « Notre métier est de protéger l’information de nos clients, quelle que soit sa forme. La conservation physique du papier mais aussi d’autres supports et des objets de valeur demeure notre cœur d’activités. Il représente en France environ 22 millions d’euros sur notre CA. La sauvegarde sur bande pèse pour sa part près de 8 millions, et les activités de dématérialisation, qui concernent essentiellement la numérisation de documents papier et le stockage de données numériques, environ 5 millions d’euros », détaille Stéphane Benais, directeur du système d’information d’Iron Mountain.
La filiale française a en outre obtenu la certification ISO 27 001 version 2013, qui décrit les exigences en matière de dispositifs dédiés à la sécurisation de l’information. Si peu d’entreprises peuvent se prévaloir de cette certification en France, Iron Mountain rappelle qu’elle est la seule à l’avoir obtenue dans son secteur. La prestation de conservation des documents physiques est rodée chez ce spécialiste : les documents sont collectés et emballés sur place puis transportés sur un site sécurisé. Idem pour le stockage de bandes sur site distant. La numérisation s’effectue quant à elle sur les sites d’Iron Mountain ou via un portail qui sert également d’outils de consultation à la demande. « Nous numérisons en France entre 20 et 40 millions d’images par an, ce qui nécessite des plateaux de traitement dotés de scanners de production contrôlés par des équipes spécialisées dans les processus de capture mais aussi d’extraction des données », indique Stéphane Benais.
Une consolidation des prestations documentaires
Cette étape passée, le prestataire met à disposition des applications de GED et alimente ses clients avec un flux hybride de documents électroniques natifs ou numérisés. Et pour renforcer un peu plus ce volet, Iron Mountain vient de racheter pour près de 2 milliards de dollars la société américaine Recall, spécialiste de la gestion documentaire et des services de protection des données. L’entreprise a également développé des connecteurs destinés à faire dialoguer ses infrastructures IT avec les systèmes exploités par ses clients. La gestion des coffres-forts électroniques a en revanche été confiée à la Caisse des Dépôts, et les opérations de signature électronique et d’horodatage à Lex Persona. L’objectif de ces partenariats est d’affiner l’offre de dématérialisation d’Iron Mountain tout en préservant ce qui génère le gros de ses revenus. : « Tous nos clients grands comptes ont entrepris leur mutation vers le numérique et sont conscients des enjeux que cela implique. Ils comptent sur notre accompagnement mais savent aussi que la production de papier est en phase de stabilisation et non en repli », souligne Stéphane Benais. Pour autant, le spécialiste du stockage veut rester proactif. « Il y a des secteurs verticaux sur lesquels nous allons nous développer, dont la santé. Nous proposons de nouveaux services orientés autour des datacenters et du Cloud et examinons globalement toutes les opportunités de développement autour de l’archivage, par exemple le stockage d’œuvres d’art ou d’échantillons biologiques ».
« Nous essayons à la fois d’être innovants sur notre cœur de métier qui est la logistique, le stockage et l’archivage, tout en nous orientant vers de nouveaux services centrés autour du Cloud. »
La généalogie d’Iron Mountain
Quoi de mieux que le nom d’une ancienne mine de fer pour évoquer le coffre ou la chambre forte ? C’est exactement celui qu’a choisi l’américain Herman Knaust pour transformer en 1951 l’ancien site qu’il destinait à la culture de champignons en un espace de stockage sécurisé. Le visionnaire entrepose dans ses souterrains bon nombre de documents essentiels et confidentiels alors que les États-Unis se préparent à un conflit atomique. L’histoire ne retiendra que la naissance d’un grand spécialiste de la protection des données.
– CA 2015 France : 35 millions d’euros
– Effectif : 220 salariés