Prix de l’innovation
Pour recruter de nouveaux joueurs, FDJ accélère le développement de la digitalisation de son offre, autant sur les canaux numériques que dans les points de vente, innove dans de nouveaux types de jeux plus divertissants, et transforme son réseau commercial. Autant de priorités qui passent aussi par la transformation du SI.
Forte de ses plus de 26 millions de joueurs, FDJ compte bien en attirer encore 1 million d’ici à 2020, en particulier les jeunes générations. Et pour cela, le projet « FDJ 2020 : Une vision augmentée de FDJ », porté par sa présidente-directrice générale Stéphane Pallez, met le numérique et l’innovation au cœur de l’activité et de la distribution, réseau physique et en ligne. FDJ a prévu 500 millions d’euros d’investissements d’ici 2020, pour transformer son socle informatique (250 M€), numériser le réseau (180 M€) et investir dans l’innovation, notamment à travers des fonds de start-ups. En 2016, FDJ a investi 88 M€, soit un total de 190 M€ depuis 2015. FDJ s’est fixé d’approcher la barre des 20% de ventes numérisées en 2020. En 2016, elles s’élèvent à plus de 900 M€ à comparer à plus de 550 M€ en 2015, soit 6,5% des ventes, en croissance de 65 % vs 2015.
Inventer de nouvelles formes de jeux
La plupart des offres FDJ (Loto, EuroMillions-My Million, illiko, Parions Sport) est dorénavant accessible sur tous les canaux digitaux (smartphone/PC/tablette). L’application Parions Sport permettant la préparation des prises de jeu Parions Sport sur son mobile rencontre un fort succès : 28 % des mises Parions Sport fin 2016 à comparer à 8 % fin 2015. Par ailleurs, après les applications Loto et Euro Millions-My Million, FDJ a lancé une application illiko. L’offre FDJ on line compte 26 jeux nouveaux disponibles. En particulier, FDJ a lancé la gamme Illiko Actions, jeux de nouvelle génération ludiques et interactifs. Car pour FDJ, il s’agit « d’utiliser le digital non pas uniquement comme un canal de distribution, mais d’utiliser le potentiel qu’il offre pour distribuer de nouvelles formes de jeux »,
souligne Jean-Baptiste Maupas, responsable innovation, marketing et R&D. En charge du pilotage des cellules d’innovations internes (6 cellules d’incubation en 2016 : gamification, jeu social…), il travaille sur les grands thèmes d’avenir et sur les jeux de demain, alors que FDJ fait face notamment à la concurrence latérale des casual et social games, type Candy Crush ou Clash of Clans, qui séduisent une large population de 18 à 50 ans. Ainsi sont nés Happy Dès, Gare O loup, Les trésors du Nil ou encore Duel de Cartes basés sur un moteur développé en interne. Les incubateurs fonctionnent sur trois principes : la focalisation sur un « nombre de sujets limités, 2 à 3 sujets par an », l’accélération du « time to market », et l’hybridation « entre les compétences marketing/digitales et l’IT ». Pour cela, des équipes mixtes travaillent ensemble « dès le démarrage d’un projet pour répondre au besoin et au parcours client associé et à la façon dont on va le faire technologiquement ». Le but de ces cellules est de produire à la fois une offre qui va sur le marché et de proposer une solution technologique innovante qui va la porter. Les incubateurs peuvent aussi travailler avec d’autres acteurs externes, technologiques ou du monde des jeux vidéo, comme Asmodée, éditeur français de jeux de société n°2 européen (L’Or des caraïbes, Splendor).
Transformer le socle technologique et logistique
FDJ a poursuivi la refonte de son SI, plus puissant (4 milliards de transactions en 2016, accroissement des capacités de la plate-forme digitale de 15 000 à 100 000 connexions) et plus agile (lancement de parcours d’expérience de jeu “tout support” mobile, tablette, web). Elle a aussi lancé l’automatisation des préparations de commande logistique à destination des détaillants (31 100 points de vente) depuis le 24 janvier 2016 au sein de son entrepôt central. Cet investissement de plus de 10 M€ permettra fin 2018 de livrer directement l’intégralité du réseau de vente (déjà 2 700 PDV livrés directement à fin 2016). A travers ses trois priorités que sont l’accélération du développement de la digitalisation de l’offre, l’innovation dans des jeux plus divertissants et la transformation du réseau commercial, c’est tout le système d’information de la FDJ qui est impacté.
« On doit passer d’un SI assez monolithique, très « siloté », fait pour le réseau de points de vente, à un modèle plus modulaire dans le cadre d’une architecture SOA, orienté services, en positionnant le système de gestion des comptes clients au cœur de cet architecture, de même que le système de gestion des clients pro (détaillants). Et cette transformation implique de faire évoluer tous les pans de notre SI », explique Xavier Etienne, directeur général adjoint pôle Technologie Développement International de FDJ, qui regroupe 450 personnes environ.
Partir à la conquête de l’international
FDJ souhaite mutualiser ses investissements FDJ 2020 dans des coopérations avec les Loteries à l’international. « Tout ce que l’on fait pour la France, on va pouvoir le réutiliser pour l’international », précise Xavier Etienne. FDJ a ainsi opéré avec succès l’offre de paris sportifs portugaise en 2016. « Un vrai succès commercial. Nous construisons leur offre et fournissons les systèmes qui permettent de l’opérer », précise Xavier Etienne, qui cite aussi les Loteries israélienne, suédoise et de Stuttgart. Afin d’aller plus loin, à l’occasion, début novembre 2016, du World Lottery Summit 2016, FDJ a lancé « FDJ Gaming Solutions », nouvelle marque commerciale de vente de technologies (plateformes d’exploitation de jeux de loterie ou de paris sportifs…), de jeux de nouvelle génération et de services à l’attention des Loteries mondiales. Les filiales technologiques de FDJ, en charge de produire la technologie qui va être utilisée par la FDJ dans le cadre de ses activités, en sont les chevilles ouvrières : « Lotsys (une soixantaine de collaborateurs), en charge des développements logiciels pour nos équipements de points de vente et des systèmes digitaux de prise de jeux, et LVS à Londres (une quarantaine de collaborateurs), spécialiste des plateformes de pronostics sportifs », indique Xavier Etienne.
Le numérique en chiffres chez FDJ
FDJ a enregistré 14,3 Mds€ de ventes en 2016. Une croissance de 4,6 % dont le numérique a sa part.
En 2016
- Les ventes numérisées augmentent de 65 % à plus de 909 M€
- Les jeux à gratter et interactifs atteignent 6,9 Mds€ de ventes, soit + 7%. Ils représentent 11,8 Mds€ de ventes
Objectifs 2017
- Passer la barre du milliard d’euros de ventes numérisées
- Pilotes de jeux de nouvelle génération dans le réseau (tickets digitaux)
Objectifs 2020
- FDJ vise près de 1 million de nouveaux joueurs en 2020, en particulier les jeunes adultes et les femmes
- Près de 10% des ventes sur des jeux à innovation de rupture espérés en 2020.
La collaboration avec des start-ups innovantes
Tout début novembre 2016, FDJ dévoilait les résultats de son appel à projets européen, visant à sélectionner des start-ups innovantes, en collaboration avec 5 autres loteries.
La 2de édition de l’Innovation Summit a rassemblé 6 opérateurs de jeux européens désireux de réfléchir ensemble à la place de l’innovation dans le monde de la loterie. Pour l’occasion et dans la lignée du Plan Stratégique #fdj2020, FDJ s’est associée à 5 loteries européennes (Camelot, Danske Spil, Norsk Tipping, Svenska Spel et Veikkaus), pour lancer un « start up challenge » consacré à la modernisation des points de vente de loterie (en collaboration avec Agorize, start-up fondée en 2012 spécialisée dans la création de plateformes pour l’innovation et le recrutement de talents en ligne).
Toutes les start-ups innovantes numériques en Europe étaient invitées à participer à ce challenge, en réfléchissant à la question de la numérisation de l’expérience client en point de vente et à l’expérience omnicanal dans le secteur des loteries. 58 startups de 10 pays ont répondu présentes à l’appel à projets et pas moins de 30 dossiers ont été jugés conformes et répondants aux critères établis par le règlement.
Les participants devaient pouvoir s’inscrire dans une de ces 3 catégories :
– Expérience Point de Vente : utiliser le digital pour rendre les points de vente plus attractifs et y moderniser l’expérience client
– Expérience sans couture : rendre l’expérience omnicanal client fluide, en alliant de manière homogène le point de vente et le digital
– Les données dans le point de vente : collecter des données en point de vente et être en mesure de les utiliser efficacement pour animer le réseau
Un montant total de 30 000 € a été accordé pour la production de deux Proof Of Concept (POC) aux start-ups Ticatag, gagnante du challenge, et What the shop qui s’est vu attribuer le « Prix Spécial » FDJ. Une dotation financière de 8 000 € a été remise à Ezeeworld et une dotation de 4 000 € à Fidelisa. La start-up Deewee remporte le « Prix Spécial » attribué par la loterie anglaise Camelot.