Après les capitales Européennes où les demandes de racks prêts à l’emploi demeurent soutenues, des villes comme Lyon, Marseille, Nice ou Besançon deviennent légitimes pour héberger de nouveaux datacenters plus petits. D’autant que les politiques d’attractivité locale encouragent ce déploiement hors d’Ile de France : “Les élus de Besançon veulent dynamiser leur territoire via le datacenter que nous bâtissons ensemble, avec les équipes d’Euclyde et de Neo Telecom, souligne Florian Du Boys. Ils veulent faire travailler les habitants de la région sur un cloud local et non pas sur des ressources hébergées en Irlande ou ailleurs, sans maîtrise des données. Après le chantier de la fibre optique, le datacenter devient une pièce maîtresse pour alimenter les réseaux à haut débit. Il est porteur de nombreux emplois indirects, fixés localement et non disséminés”. En fait, un écosystème se crée rapidement autour des 20 à 30 sociétés réservant chacune une demi-baie ou une baie du centre provincial. Outre les administrateurs systèmes, on compte des spécialistes du marketing, des commerciaux et des webmasters, tous volontaires pour étendre l’activité des PME à l’international : “les entrepreneurs en région nous le confirment, grâce à Internet, les PME et groupes locaux servent très vite au-delà de la France.” Le directeur général de Neo Telecom distingue les datacenters neutres et innovants des salles apparte nant aux opérateurs où les clients restent captifs d’un réseau : “Notre défi consiste à concevoir un modèle de petits sites hébergeant 150 à 200 baies, économiquement viable, avec un coût de construction raisonnable et un niveau de services similaire à celui de Paris.Après Toulouse en 2011, nous ouvrons en juin 2012 un datacenter à Besançon qui proposera 150 baies avec deux chaînes électriques secourues et indépendantes et avec le free cooling de Schneider Electric”. En dépit d’un certain scepticisme au départ, la demande de services d’hébergement de proximité se confirme bien ; les PME de Franche- Comté ont déjà réservé plus de la moitié de la première tranche du datacenter de Besançon, grâce à l’industrie horlogère et aux acteurs de la monétique en particulier. La capillarité des réseaux fixes et mobiles transforme les usages du haut débit à l’échelle Européenne, à la manière du TGV qui rapproche les grandes villes du vieux continent. Steve Wallage voit un lien direct entre les échanges mobiles et la répartition géographique des datacenters : “le marché européen est guidé dorénavant par l’évolution des trafics de télécommunications mobiles, portée par le succès des terminaux Android et IOS. La migration des infrastructures GSM vers les réseaux 3G et 4G, mais aussi le commerce électronique et les réseaux sociaux provoquent l’expansion des datacenters. Pour l’entreprise, offrir de meilleurs services clients passe par une meil leure connectivité au plus près des clients. Il y a encore un potentiel pour des fournisseurs locaux. Aux USA et à Londres, les nouveaux entrants viennent de l’immobilier ou de fonds d’investissement surtout. Mais ce n’est pas le cas sur le continent, car les marchés Européens sont plus risqués et les investisseurs prudents”.
En province, de réelles opportunités
Sommaire du dossier