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Pour certains, le Cloud n’est que la continuation du métier traditionnel d’un hébergeur. Partager la puissance d’une machine où les ressources de stockage grâce à des images virtuelles n’apporte rien de neuf. “Tout cela n’a rien de nouveau, explique Éric Sansonny, directeur marketing produit d’Amen. Le Cloud et sa puissance à la demande ne sont que des concepts marketing qui se sont développés sur l’existant. La seule amélioration vraiment réelle qu’il apporte, c’est la reprise sur activité en cas d’incident. Le fait de dissocier le stockage du traitement des données fait, qu’en cas de crash d’une machine virtuelle ou physique, on puisse continuer à assurer une continuité de service simplement en changeant de matériel”. Pour Arnaud Gautier, directeur général de Planet-Work, le Cloud est un concept un peu fumeux. “C'est avant tout de la puissance à la demande, un domaine maîtrisé par la plupart des hébergeurs. Les procédés de virtualisation suffisent désormais à fournir, d’un clic de souris, davantage de puissance processeur ou de mémoire vive à un client. Il ne faut pas oublier non plus que souvent, dans un nuage, les informations sont réparties sur plusieurs sites. Il devient difficile de garantir leur intégrité en cas de problème. Cette notion convient aux applications non critiques, où les contraintes de sécurité sont moins fortes”. Reste que le Cloud, concept marketing ou non, regroupe plusieurs réalités. L’ancienne notion de serveurs dédiés, c'est-à-dire attribués à un client et mutualisés, tend à s’estomper. La virtualisation est désormais partout et l’on distingue maintenant entre Cloud privé et Cloud public. Le premier désigne une ou plusieurs machines réservées aux besoins d’une seule entreprise. Elles accueillent un hyperviseur et les applications métiers, conçus pour être placés dans le nuage, ou, majoritairement, des sites de négoce. Le second signifie la même chose, mais sur une architecture matérielle partagée entre consommateurs. Ceux-ci bénéficient de tarifs moins onéreux que ceux d’une infrastructure dédiée. L’hébergeur pour s’implanter sur ce marché devra se doter cependant d’un nombre de serveurs non négligeable. C’était le cas d’Ecritel l’année dernière. “Nous disposions en effet d’assez de puissance machine pour en affecter, ponctuellement, à nos clients lors de leurs pics d’activité de leurs Clouds privés, explique le directeur général Christophe Doveil. Notre offre s’appuie sur des serveurs Dell, des matériels de stockage EMC et bien sûr, les applications de VMware qui nous permettent de réellement mutualiser nos machines”. Le Cloud public demande un nombre encore plus grand de machines. Il faut être alors sûr de rentabiliser son investissement. “Nous ne nous sommes pas encore décidés pour un Cloud public, précise Philippe Gouret, ingénieur d’affaires de Smile, cela nous demande une surface machine non négligeable”. En tout cas, privé ou public, le Cloud fait faire des économies à l’hébergeur : “La virtualisation est une excellente technologie, se réjouit Pascal Messaoudi, directeur technique d’Internet FR. Grâce à elle, nos datacenters se remplissent moins vite que prévu. Il y a encore peu, une baie de 40U accueillait une trentaine de serveurs, maintenant, la puissance des machines équipées de processeurs multicoeurs fait que l’on peut y placer 300 machines virtuelles”.