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Cloud ou stockage local ?

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Si le Cloud s’est désormais démocratisé dans le grand public grâce à des applications comme Dropbox, c’est devenu un sujet de discussion pour les entreprises. Pour elles, le choix du stockage en ligne reste plus difficile car au delà des avantages de coûts se posent les problèmes juridiques et de confidentialité.

Etude IDC 2014 sur le stockage dans le Cloud : quelles sont les priorités des entreprises ? D’abord assurer la conservation des données et la conformité, avant de réduire les coûts
Etude IDC 2014 sur le stockage dans le Cloud : quelles sont les priorités des entreprises ? D’abord assurer la conservation des données et la conformité, avant de réduire les coûts

Pour ceux qui auraient échappé aux discours des différents vendeurs de Cloud, rappelons que l’architecture des serveurs d’hébergeurs ressemble à celle des grandes entreprises, l’offre de stockage dans le Cloud étant basée sur une infrastructure hautement virtualisée. L’ouverture applicative du Cloud s’avère très large en termes d’interfaces disponibles, selon les hébergeurs. L’intérêt de ce type de stockage, selon l’avis des grands utilisateurs, tient à sa capacité à répondre à des besoins changeants (volumes, différents logiciels, études ponctuelles) et dans ces cas là, on apprécie son”élasticité” quasi-instantanée et une capacité d’évolution qui évite immédiatement une commande de matériel. Notons que les systèmes de stockage 100 % Flash commencent à devenir de plus en plus présents dans les solutions Cloud. Certains s’en sont faits une spécialité, comme la firme PureStorage.

Le cas des applications partagées

Les utilisateurs les plus convaincus sont les développeurs et c’est devenu un moyen de les attirer en leur proposant des tarifs réduits. Par exemple, lors de sa conférence Build début mai, Microsoft a présenté son Azure Data Lake. Cette offre permet de disposer d’une solution de stockage de haute capacité, destinée au Big Data. Le tout est hébergé sur son Cloud public, Azure. Plus récemment, l’éditeur a aussi lancé pour les PME son Azure Premium Storage, une solution économique pour administrer des tâches virtuelles et amplifier l’atout financier que propose sa solution de virtualisation HyperV face celle de VMware

Que ce soit pour les développeurs ou les entreprises face à des besoins de stockage énorme, la solution du Cloud se justifie car elle est financièrement intéressante. Elle suit l’usage réel et s’intègre bien avec les logiciels, de plus en plus présents aussi sous forme de services à la demande.

Les limites des solutions Cloud

Dans le Cloud, de nombreuses applications peuvent ainsi partager le même référentiel de données, en particulier s’il dispose d’un outil de déduplication et de versionning. Comme pour les bases de données relationnelles, les mises à jour effectuées de différents points ne doivent pas altérer la cohérence de l’ensemble.

C’est l’une des limites qui mettent les projecteurs sur les dangers des “mauvais” temps de réponse dans le Cloud. L’autre défaut tient à la sécurité qui dans les Clouds dits non souverains, c’est-à-dire souvent placés sous la responsabilité de sociétés américaines. Ces données peuvent être visitées à tout moment par les autorités américaines du fait du patriot Act. Mais les offres françaises sont nombreuses et sont souvent mieux sécurisées que bon nombre de sites internes.

Les atouts du stockage en ligne

Pour les entreprises qui disposent de dizaines de sites ou d’agences, plus encore pour celles qui vendent à l’international, le stockage centralisé dans le Cloud simplifie les partages. La multi-location, le contrôle des coûts et des ressources d’un point de vue administratif pourront être facilement mesurées dans une approche centralisée. Ces services de stockage de Cloud peuvent être utilisés dans un service totalement externalisé (OrangeCloud, Amazon S3), publics, hybrides ou déployés sur le site de l’entreprise (Vion Capacité Services). Les entreprises veulent seulement payer pour le stockage qu’elles utilisent réellement. Leur intérêt est aussi de pouvoir mettre ces frais au chapitre de coûts d’exploitation (Opex) au lieu de charger la rubrique des immobilisations. Cela ne signifie pas que le stockage dans le Cloud soit toujours moins cher mais il simplifie déjà la gestion des coûts d’exploitation. L’administration des données dans le cas du Cloud est confiée à un spécialiste qui se concentre sur ce type d’application, la disponibilité et la protection étant garanties par contrat. Dans un service informatique de taille moyenne, les techniciens polyvalents vivent le stockage comme un mal nécessaire.

Mais les entreprises qui peuvent choisir entre un stockage traditionnel sur site ou une externalisation des données dans le Cloud répondent en général à des critères de décisions stricts selon souvent les options de sécurité.

Les fournisseurs de Cloud se réfèrent généralement à un catalogue de service “de stockage d’objets”, mais depuis les cinq dernières années, de nouveaux types de stockage de données sont apparus comme un service, comme le stockage de blocs, de fichiers ou d’applications particulières.

george_teixeira_2014_2« L’évolution des sauvegardes doit prendre en compte non seulement les nouveaux équipements mais elle se doit de les rendre compatibles dans un seul système. »

George Texeira, Datacore

La sauvegarde, un mal nécessaire et une obligation

Pour l’essentiel, face à des solutions sur site, les offres de stockages dans le Cloud s’affichent comme “tolérantes aux pannes” grâce aux obligations qu’ont les hébergeurs d’assurer la redondance et la distribution des données. Pour identifier les différentes sources, les créations de copies sont spécifiquement horodatées et leurs versions précisément identifiées au millième de seconde et sont suivies par des moniteurs transactionnels. Elles garantissent une vraie cohérence lors de la réplication des données. Le besoin peut s’en faire sentir dans une PME en cas de problèmes juridiques, lorsqu’il s’agit d’un simple conflit de règlements sur une ancienne facture. Dans le Cloud, les fonctionnalités jusque-là réservées encore aux grandes entreprises, sont vendues à la carte à faible coût. Il s’agit de la destination des copies sur des supports multiples, de la sauvegarde à chaud multi-système, de la déduplication, ou encore de la réplication des cibles de sauvegarde. La haute-disponibilité et le cryptage des données sont devenus des fonctions courantes. L’archivage légal dont peu de PME se préoccupent encore, avec le Cloud, n’est qu’un simple paramétrage. Dans les grandes structures où la gestion du risque fait partie du métier, les précautions légales, la peur du Patriot Act qui ouvre tous les contenus aux autorités US sont devenues une obsession. Par exemple, la loi de sécurité financière impose aux entreprises cotées en bourse, de pouvoir ressortir sur requêtes de la COB (Commission des opérations de bourse) les différentes transactions sur près de 10 ans. Dans la convention Bale 3, ce sont les banques qui sont sommées de pouvoir extraire de leur stockage, sur ordre d’une commission rogatoire, toutes transactions des années durant.

Le besoin de back-up souvent synonyme de risque d’incendie, avec la quasi immersion des appareils qui s’en suit, provoquée par les lances des pompiers, a beaucoup évolué. Dans la plupart des cas, les services informatiques des entreprises cotées en bourse et les banques protègent leurs clients et leurs propres trésors en conservant sur leurs sites privés des copies sur bandes. Mais ces services sont disponibles en interne selon un mode Cloud privé.

Pour les logiciels de PRA, attention à la législation du secteur

Dans les logiciels et les services du Cloud, on prend surtout en compte la continuité des opérations (COOP), les temps de reprise après sinistre (DR), le niveau de sécurité des données (PII, HIPAA, SARBOX, IA / CND), et les différentes lois propres à des secteurs professionnels (médical, judiciaire, militaire), sans compter les règlements et politiques censées défendre les libertés individuelles (CNIL, etc.).

Le stockage dans le Cloud peut être ainsi utilisé pour copier des images machines virtuelles à partir d’un même Cloud à des endroits précis ou à partir d’un emplacement particulier pour former une bibliothèque d’images dans le Cloud. On peut aussi déplacer des images de machines virtuelles entre des comptes d’utilisateurs ou entre les centres de données.

Le Cloud change les habitudes mais les back-ups se transforment aussi

Les “Cloud de stockage” peuvent être utilisés comme back-up pour une catastrophe naturelle.

Jusqu’au milieu des années 2000, les solutions de sauvegarde reposaient sur des bandes magnétiques (les fameuses DAT, DLT, LTO). Depuis la multiplication des sauvegardes sur disques, l’arrivée des NAS et l’extension des SAN, le stockage Cloud et surtout la multiplication des machines virtuelles, la nature des logiciels de back-up a beaucoup évolué au profit de systèmes de réplication et de snapshot qui sont plus rapides. Mais le mélange des genres est une constante en matière de sauvegarde. Ainsi, le stockage objets permet de conserver d’importants volumes de données pendant longtemps en bénéficiant d’une excellente intégrité et disponibilité, tout en s’épargnant des mises à niveau majeures. Si cette solution est idéale pour le contenu statique, par exemple, cette solution a du mal à dialoguer avec les anciennes applications de niveau blocs et fichiers.

L’exemple de Datacore expliqué par son président

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Le logiciel de virtualisation du stockage de Datacore

Pour George Texeira, le président de Datacore, éditeur du logiciel San Symphony qui vient de lancer sa version 10 en avril dernier, “l’évolution des sauvegardes doit prendre en compte non seulement les nouveaux équipements (disques SSD, les NAS, les hyperviseurs, les réseaux de stockage, le Cloud) mais elle se doit de les rendre compatibles dans un seul système. C’est ce que l’on fait en virtualisant chaque élément et en les rendant interopérables. Notre système peut démarrer sur deux simples nœuds et évoluer jusqu’à 32 pour gérer jusqu’à 32 Pétaoctets de données. On simplifie les transferts de données avec des combinaisons de disques SSD et classiques, créant ainsi un ensemble de blocs, de fichiers et d’objets en mode “scale-out”, parfois avec un accès au Cloud et/ou une couche d’intégration avec l’hyperviseur”.

 


Le stockage, le deuxième usage du Cloud

Selon une étude récente de l’INSEE (La timide émergence du Cloud computing dans les sociétés en 2014), plus les entreprises sont importantes, plus elles font appel à des services Cloud. Les petites entreprises françaises seraient plutôt en retard dans l’adoption du Cloud (12 % contre 19 %), alors qu’à partir de 250 salariées, elles sont au même niveau (36 %) que les grandes. Au-delà de 500 salariés, ce taux s’établit à 40 %. Sur l’adoption du Cloud, l’étude de l’INSEE présente les applications et les services qui sont utilisées par les entreprises. Parmi les entreprises ayant adopté le Cloud, 62 % achètent des services de messagerie électronique et 61 % des services de stockage de fichiers, les 2 services les plus utilisés. Ces services, ainsi que l’hébergement de base de données ou l’utilisation de logiciels de bureautique, impliquent a priori une dépendance moyenne de l’entreprise vis-à-vis du Cloud (services de niveau moyen).insee

 

 


L’évolution du marché des solutions de back-up

Cité par le Gartner, un des dirigeants d’Acronis prédisait en juin dernier : “En 2018, 40 % des entreprises remplaceront leur application de sauvegarde ou augmenteront leurs fonctions avec des produits supplémentaires. D’ici 2016, 20 % des organisations, contre 7 % aujourd’hui, vont employer uniquement des techniques de snapshots et de réplication, abandonnant des solutions classiques de sauvegarde et de récupération.”

Ashley Gorakhpurwall
Ashley Gorakhpurwall

L’analyste Gartner ajoutait : “En 2017, 70 % des organisations auront remplacé leur sauvegarde sur bande des bureaux distants avec une solution de sauvegarde sur disque qui intègre la réplication, contre 30 % aujourd’hui”. Un discours confirmé par Ashley Gorakhpurvalla, responsable des serveurs convergés de Dell : “Si nous disposons de solutions classiques avec le rachat des firmes AppAssure et Quest Software (NetVault et vRanger), on assiste à une simplification avec les snapshots, la réplication pour des raisons de temps.”

 


Le stockage dans le Cloud peut être utilisé en mode hybride

Les services de stockage d’objets comme Amazon S3, les offres d’Orange, OVH, celle de SFR valorisent le raccordement de sites multiples; ils supportent ou intègrent les logiciels de stockage d’objets comme OpenStack Swift, les systèmes de stockage d’objets comme ceux d’EMC (Atmos) et d’Hitachi (Content Platform) ou encore des projets distribués de recherche de stockage comme OceanStore et VISION Cloud. Tous ces systèmes de stockage peuvent être hébergés dans le Cloud ou déployés sur des sites classiques avec les atouts du stockage dans le Cloud. Tous favorisent l’utilisation d’applications hébergées dans l’infrastructure d’une autre organisation par l’intermédiaire d’une interface de service Web. D’un autre côté les éditeurs comme Microsoft (Azure Storage) Computer Associates, Acronis, Commvault, evault Falcon store privilégient les solutions hybrides où le Cloud n’est qu’une partie de la sauvegarde et ou la finesse du back-up peut aller jusqu’au détail de fichier quasi unique. Récemment Microsoft a introduit “Premium Storage” qui serait deux fois plus performant qu’un système de stockage interne (SAN) moyen en termes d’écriture sur une base SQL. “Premium Storage est pensé pour les charges de travail d’Azure Virtual Machine qui demandent de grandes performances en termes d’entrées/sorties (ES) et une très faible latence”, précise Microsoft.

Azure Storage permet de stocker et d'extraire de gros volumes de données non structurées, comme des documents et fichiers multimédias
Azure Storage permet de stocker et d’extraire de gros volumes de données non structurées, comme des documents et fichiers multimédias