Julian Assange, fondateur de WikiLeaks, a été arrêté jeudi par la police britannique dans l’ambassade d’Equateur. Le président équatorien de gauche Lenin Moreno a défendu le retrait de l’asile accordé à Assange, une décision présentée comme “souveraine”.
Assange s’était réfugié dans cette enceinte diplomatique en 2012 pour éviter d’être extradé vers la Suède, où il était accusé de viol. L’Australien de 47 ans a été interpellé en vertu d’une demande d’extradition américaine pour “piratage informatique”, qui sera examinée au cours d’une prochaine audience le 2 mai, et d’un mandat délivré en juin 2012 par la justice britannique pour non présentation au tribunal, un délit passible d’un an de prison. Il a été reconnu coupable par une juge britannique d’avoir violé les conditions de sa liberté provisoire. Julian Assange est détenu à la prison de Belmarsh, dans le sud-est de Londres, a révélé à vendredi l’AFP une source judiciaire proche du dossier. Belmarsh est un établissement de haute sécurité pouvant accueillir 910 prisonniers, dont des détenus suscitant un fort intérêt médiatique, selon un rapport d’inspection de 2018.
Le président bolivien de gauche Evo Morales a condamné “énergiquement” jeudi l’arrestation à Londres de l’Australien Julian Assange, estimant qu’il s’agissait d’une “violation de la liberté d’expression“. “Nous condamnons énergiquement l’arrestation de Julian Assange et la violation de la liberté d’expression” que cela constitue, a écrit Evo Morales sur Twitter. Le dirigeant, un des derniers représentants de la gauche latinoaméricaine, dans une région qui a viré à droite ces dernière années, a également exprimé sa “solidarité avec ce frère qui est poursuivi par le gouvernement des Etats-Unis pour avoir révélé ses violations des droits de l’homme, ses assassinats de civils et son espionnage diplomatique“.
Avant l’arrestation effective d’Assange, le 4 avril, le compte Twitter de WikiLeaks annonçait : “Une source de haut niveau au sein de l’État équatorien a déclaré @ Wikileaks que Julian Assange sera expulsé sous “prétexte” du scandale offshore #INAPapers – et qu’il a déjà un accord avec le Royaume-Uni pour son arrestation”. Le président équatorien Lenin Moreno et sa famille sont soupçonnés d’avoir trempés dans une affaire de corruption, Que WikilLeaks a nommé INAPapers.
BREAKING: A high level source within the Ecuadorian state has told @WikiLeaks that Julian Assange will be expelled within “hours to days” using the #INAPapers offshore scandal as a pretext–and that it already has an agreement with the UK for his arrest.https://t.co/adnJph79wq
— WikiLeaks (@wikileaks) April 4, 2019
Assange compte “combattre” la demande d’extradition américaine pour “piratage informatique”, a affirmé son avocate Jennifer Robinson. La bataille judiciaire pourrait durer entre 18 mois et deux ans, selon Ben Keith, avocat britannique spécialisé dans les affaires d’extradition.
Auteur : La Rédaction avec AFP