A l’occasion d’un nouveau contrôle budgétaire, le rapporteur spécial de la commission des finances Michel Canévet (Union Centriste – Finistère) a souhaité faire le point sur la montée en puissance de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI). Il souhaite une autonomie de gestion plus large, face au niveau de sécurité des SI de l’Etat “souvent trop faible” et aux salaires jugés “insuffisants” des agents.
Pour Michel Canévet, en dépit d’une montée en charge importante de l’ANSSI en termes de budget et d’effectifs (+153 ETP en trois ans), l’agence continue de ne bénéficier que “d’une autonomie de gestion limitée par rapport au Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN), auquel elle est rattachée“, indique un communiqué. Alors que le niveau de sécurité des systèmes d’information de l’État demeure, selon l’agence, « inégal et souvent trop faible », le rapporteur s’inquiète : “cette situation est susceptible de causer de graves dysfonctionnements administratifs en cas d’attaque massive sur un ministère“.
Le rapporteur spécial propose, comme il l’avait fait en 2015, de créer un budget opérationnel de programme (BOP) ainsi que des indicateurs de performance propres à l’ANSSI. “Cela procurerait à l’agence une marge de manœuvre plus importante dans la gestion de ses crédits et de son personnel, tout en permettant au Parlement d’assurer un meilleur suivi du budget et des actions menées par l’agence.”
Le personnel de l’agence est aussi un sujet de préoccupation à ses yeux. Michel Canévet partage la préoccupation de l’ANSSI concernant la rémunération jugée insuffisante de ses agents contractuels qui, chaque année, sont 19 % à quitter l’agence, le plus souvent vers le secteur privé. Il encourage donc la mise en œuvre d’une politique indemnitaire volontariste visant à retenir les compétences numériques.