Le géant américain du numérique Amazon a annoncé mercredi qu’il allait investir, via sa filiale AWS, 10 milliards d’euros supplémentaires en Allemagne d’ici 2026 pour développer l’offre de cloud dans le pays.
Cette enveloppe comprendra “8,8 milliards d’euros dans les infrastructures de cloud” et “1,2 milliard dans la logistique, robotique et sièges sociaux“, a précisé le groupe dans un communiqué. Elle s’ajoute à un investissement de 7,8 milliards d’euros annoncé en mai
pour développer, en Allemagne, le cloud souverain européen, un projet destiné à héberger sur le sol de l’UE les données des entreprises du continent.
4 000 emplois créés
Dès la fin de l’année, le groupe devrait, grâce à ces investissements, créer au total “4 000 nouveaux emplois”, pour atteindre un effectif de 40 000 salariés en Allemagne, a-t-il encore ajouté. “L’Allemagne est au coeur de notre stratégie d’innovation en Europe (…)
Pour répondre à la demande croissante de nos services, nous investissons donc massivement”, a commenté Stefan Höchbauer, directeur pour l’Allemagne et l’Europe chez AWS. “L’annonce d’Amazon (…) est un signal fort pour l’Allemagne“, s’est félicité de son côté le chancelier Olaf Scholz.
AWS, la filiale d’Amazon dédiée au cloud, multiplie les annonces dans l’Union Européenne. L’entreprise a déjà annoncé en mai une nouvelle enveloppe de 15,7 milliards d’euros en Espagne et de 1,2 milliard d’euros en France pour développer ce service. Ces investissements surviennent en plein débat, dans l’UE, sur la question du cloud souverain européen, devant permettre le stockage et le traitement de données en ligne sans passer par les géants technologiques américains. Actuellement, près de 80 % du marché du cloud européen à destination des services publics est contrôlé par trois groupes américains, AWS, Google et Microsoft, alors que des alternatives européennes peinent à se démarquer. Dans ce contexte, la Commission européenne cherche à aider des entreprises européennes capables de gérer des infrastructures de cloud à se développer, afin d’héberger les données les plus sensibles.
Juliette Paoli avec AFP